L’Afrique devra certainement faire face à la hausse des prix des hydrocarbures. Une hausse imposée par la guerre en Ukraine et ses convulsions économiques internationales. C’est la triste réalité, qui découle des prévisions des prix des hydrocarbures dans le monde.
On garde toujours en mémoire le souvenir récent d’augmentation des prix des hydrocarbures en 2022 occasionnant des crises, tant au niveau économique que social. Les États africains avaient fait face à une véritable fronde sociale et n’en ont probablement pas encore fini.
Si tant est que dans la plupart des pays la « pilule mère de la réalité a été avalée avec sagesse», elle n’a pas été sans conséquences sur le pouvoir d’achat des ménages, qui ont connu une dégringolade au cours de cet événement, pour le moins douloureux.
Les États du monde ayant mis en avant l’argumentaire basé sur la fin imminente de la crise russo-ukrainienne. On avait espéré une régularisation de la situation par la fin de la guerre en Ukraine, de sitôt. Mais hélas !
La guerre continue de plus belle, au point de fausser les espérances des États du monde de voir les prix des hydrocarbures baisser ou au mieux de rester stables. Malgré les mesures prises en vue de contenir cette flambée des prix des hydrocarbures, tout en espérant la fin du conflit russo-ukrainien, le choc de la guerre en Ukraine provoque des vagues encore choquantes sur l’augmentation des prix des matières premières.
La guerre russo-ukrainienne va davantage amplifier cette tendance, jusqu’en 2024, à en croire à la Banque mondiale, dans un récent rapport. Certains pays africains ont déjà mis en exécution l’augmentation des prix du carburant à la pompe pour pouvoir maintenir l’approvisionnement ininterrompu de l’énergie plus que vitale aujourd’hui. L’Afrique étant malheureusement éloignée des places financières de vente des carburants, le coût du transport maritime international (des carburants) s’y invite et fait également parler son véto sur les prix.
Ainsi, l’Afrique vivra un double drame lié aux différents coûts de la matière pétrolière, qui risque de susciter autant d’inquiétudes que de conflits encore et encore plus durablement. En Centrafrique, les prix à la pompe sont en voie de révision à la hausse, suite à une décision du gouvernement de procéder à une forte augmentation des prix des carburants de 50 à près de 80%, selon les produits.
La préoccupation étant maintenant de maintenir la disponibilité des produits dans le pays. Au Burkina Faso, la situation a frôlé à la catastrophe à la recherche de la goutte d’essence dans les stations services entre usagers, consommateurs et patronats.
Au Sénégal, la hausse de 100 francs CFA du coût du gasoil et de l’essence, s’explique par le même argument, qui s’appuie et se justifie par la persistance de la crise Internationale. Selon les tendances lourdes en cours, on s’attend inévitablement à voir d’autres pays emboîter d’ici peu le pas à ces « pionniers » de l’augmentation des prix des hydrocarbures.
Cette fois-ci, on peut craindre l’embrasement et la montée de la fronde sociale. Pour les pays producteurs de pétrole comme le Niger, la Côte d’Ivoire, le Tchad, le Gabon, l’augmentation supplémentaire du prix du pétrole sera certainement moindre et pourrait bien être contenue par les méthodes du privilège de la consommation nationale ou encore la demande nationale.
Sauf la fraude, qui risquerait bien de jouer contre les recettes de l’État dans ce domaine, où le pays compte tirer d’énormes ressources avec une production de 200. 000 barils par jour, à l’horizon 2025.
ABOUBACAR SOUMAÏLA