Les communautés de la commune de Ouallam, dans la région de Tillabéry ont signé un Accord de paix le dimanche 4 Juin 2023, en mettant ainsi fin aux conflits les opposant depuis plusieurs années et qui ont entrainé la mort d’une centaine de personnes, le déplacement de plusieurs milliers d’autres et fortement impacté l’activité agropastorale de la zone.
Facilité par le Centre pour le dialogue humanitaire (HD), l’accord de paix est le fruit de presque plusieurs années de médiation et constitue une première pour ces communautés vivant jadis en symbiose afin de réduire les tensions attisées par la concurrence pour les ressources naturelles et les violences armées dans la région de Tillabéry.
« Ce jour va marquer notre histoire », a déclaré le maire de la commune rurale de Tondikiwidi et membre de la communauté Zarma. « Les tensions entre nos communautés sont très anciennes. Je suis heureux que nous nous soyons rassemblés pour retrouver la paix et vivre à présent en harmonie avec nos voisins peulhs », clame-t-il avec enthousiasme et ferveur. Depuis Février 2023, HD a conseillé à leur rythme les différents leaders et représentants des communautés Peulh, Zarma, Arabe et Touaregs du département de Ouallam dans les efforts de réconciliation. Inspirés par l’impact de l’accord de Banibangou de Janvier 2023, ils ont progressivement dépassé les blessures du passé et dessiné ensemble une solution négociée à la crise.
« Le chemin vers la paix a été long, car la confiance entre les communautés était d’autant plus fragile qu’elles avaient chacune recherché soutien et protection auprès des différents groupes armés. Dès lors, la compétition qui existait entre elles autour du partage des ressources naturelles s’était progressivement transformée en conflit ouvert », a expliqué Abdelkader Sidibé, Chef de mission Sahel de HD.
La signature de l’accord a permis l’installation d’un comité de suivi composé de représentants communautaires pour s’assurer de sa mise en œuvre, travailler au retour des milliers de déplacés et de gérer les différends résiduels entre les parties. HD soutiendra ce comité dans sa tâche et se tiendra à la disposition des communautés voisines, qui souhaiteraient également s’engager dans une dynamique de réconciliation intercommunautaire.
L’implication de l’ensemble des parties ayant une influence sur le conflit aura également été nécessaire, y compris les acteurs armés afin de sécuriser la réconciliation intercommunautaire. Le ministère de l’Intérieur s’est également investi dans la recherche de la paix. Il a par ailleurs appelé les parties à plus d’engagement et du respect de cet accord.
Les parties s’engagent entre autres à renforcer la dynamique de paix, en pardonnant tous les actes passés et en diffusant des messages de cohésion et d’apaisement. À l’État, les communautés demandent de soutenir la dynamique de réconciliation, de réhabiliter les villages détruits, la réouverture des classes, des centres de santé et les marchés hebdomadaires. C’est donc sur une note de satisfaction générale et de joie partagée que s’est achevée la cérémonie de signature de cet historique accord.
SOULEYMANE OUSMANE