L’affaire des 49 soldats ivoiriens arrêtés au Mali et condamnés par la justice pour « complot contre la sécurité extérieure de l’Etat » connait un nouveau rebondissement après les informations dévoilées par nos confrères de RFI sur l’origine de cette mission. En effet, selon eux, les 49 soldats ivoiriens étaient bel et bien enrôlés dans le cadre de la MINUSMA et ce, à la demande du contingent allemand.
Nous sommes donc face à une histoire rocambolesque, qui commence à livrer ses secrets. L’affaire dévoile ainsi la mauvaise foi des acteurs au plus haut sommet qui ont fini par prendre en otage ces pauvres soldats dont le seul tort était de tomber dans cette « embuscade diplomatique ».
Comment expliquer qu’au moment des faits, le rétropédalage de la MINUSMA après qu’elle ait affirmé que les soldats ivoiriens avaient débarqué sur le sol malien sous son mandat?
Cette volte face a malheureusement mis le pouvoir ivoirien en mauvaise posture et le jetant en pâture à toutes les attaques et ignominies, les plus inimaginables. La junte militaire malienne sous la férule d’Assimi Goïta avait trouvé un refuge politique dans ces tergiversations pour combler son déficit de légitimité et espérant en faire un boulevard pour assommer les soldats par cette lourde condamnation.
Quant aux Allemands, leur silence fut la manifestation d’une complicité, qui dénote de la nature réelle de la diplomatie. Hélas, on a préféré courir les risques d’un embrasement entre les frères des deux pays Ivoiriens et Maliens, dont près d’un million de maliens résident en Côte d’Ivoire, où ils entretiennent des relations fraternelles avec les ivoiriens.
La situation pouvait dégénérer si le pouvoir ivoirien n’avait pas fait montre de hauteur d’esprit. A ce titre, la gestion de cette crise par le président Ouattara est à louer.
Aussi, brandir des preuves aujourd’hui après que cette douloureuse affaire ait causé des torts est digne de l’attitude du « médecin après la mort ». C’est le drame de la diplomatie !
Désormais, les acteurs impliqués devront tirer les leçons afin que dans les règles de l’art de telles opérations ne soient plus entachées de pareilles énormités et ne donnent plus lieu à cette vaste campagne de fourberie.
ABOUBACAR SOUMAÏLA