Si tout se passe bien comme prévu, le 25 février prochain, les Nigérians se rendront aux urnes pour choisir leurs nouveaux dirigeants, parmi lesquels le successeur de leur président actuel Muhammadu Buhari.
Ce dernier, faut-il le souligner, est écarté de la course, la constitution du Nigéria n’autorisant que deux mandats (8 ans), ce qu’il aura accompli en deux temps (2015-2019 pour le premier et 2019-2023 pour le second). 18 candidats sont en lice pour la présidentielle à venir qui se tiendra en même temps que les législatives et sénatoriales.
Parmi les potentiels successeurs à Muhammadu Bukari, 2 se dégagent du lot. C’est, selon de nombreux observateurs, les favoris de l’élection présidentielle. Il s’agit de Bola Tinubu (Asiwaju Bola Ahmed Tinubu, 72 ans), ancien gouverneur de l’Etat de Lagos (1999-2007) et dirigeant du parti All Progressives Congress (APC) qui n’est autre que l’actuelle formation politique au pouvoir et Atiku Abubakar (75 ans) du Parti Démocratique Populaire (PDP), principal leader de l’opposition politique.
Pour avoir l’investiture de son parti, Bola Tinubu a dû passer par des élections primaires à l’interne de l’APC, tenues en juin dernier, qu’il remporta face à deux challengers qui sont : Rotimi Amaechi (ancien ministre des transports) et Yemi Osinbajo (vice-président de la République Fédérale du Nigeria). Etre le candidat du parti au pouvoir fait-il Bola Tinubu le successeur de Muhammadu Buhari ?
Rien n’est sûr dans la mesure où il va faire face à une rude adversité notamment celle d’un dur à cuir, à savoir Atiku Abubakar qui est un routinier de la politique au Nigéria. Ancien vice-président sous Olusegun Obasanjo (1999-2007), Atiku Abubakar très bien connu et populaire dans les milieux d’affaires de son pays, lui aura surtout à se défaire de l’image d’un politicien corrompu qui lui colle à la peau depuis qu’il a été cité en 2016 dans les Panama Papers.
Après ces deux-là, sont classés les secondes chances qui sont également au nombre de deux, à savoir Rabiu Kwankwaso (ancien sénateur, ancien gouverneur de Kano, 66 ans) candidat du New Nigerian Peoples Party (NNPP) considéré comme le troisième homme de l’élection présidentielle et Peter Obi (61 ans, ancien gouverneur de l’Etat d’Anambra, ancien colistier d’Atiku Abubakar).
Il faut noter qu’une seule femme (Ojei Princess Chichi du parti Allied People’s Movement en abrégé APM, 44 ans) est alignée en vue de la présidentielle de février prochain. Elle ainsi que les 13 autres candidats non cités ici font office de gros outsiders.
Au Nigéria, l’élection présidentielle est à deux tours. Est élu dès le premier tour, le candidat ayant recueilli la majorité absolue des suffrages exprimés au niveau national et plus de 25% dans au moins 24 des 36 Etats fédérés du pays.
A défaut, un second tour est organisé entre les deux candidats arrivés en tête. Le candidat qui recueille le plus de suffrages au second tour est déclaré vainqueur de l’élection présidentielle. Le mandat présidentiel est de 4 ans, renouvelable une seule fois.
OUMAROU KANE