C’est sous des acclamations orageuses, incessantes, intarissables et immortelles de tout Niamey mobilisée ou presque, avec des ressortissants des populations des trois pays de l’alliance des États du Sahel, dans la salle des conférences Mahatma Gandhi pleine comme un œuf, une salle donc archicomble que le Capitaine Ibrahim Traoré du Burkina Faso se révélant aux Nigériens pour être le véritable Thomas Sankara de retour, en exhumant l’histoire depuis le 16e siècle, révèle le drame humain de la traite négrière européenne contre l’Afrique, sous la complicité les nomme-t-il des « esclaves africains de salons » et explique le phénomène continue jusqu’aujourd’hui via l’impérialisme, le Colonel Assimi Goita du Mali salue les résultats réalisés dans l’accomplissement de leur exaltante mission aujourd’hui et au Général Abdourahmane Tiani du Niger de lire la géopolitique actuelle du Sahel et présente l’AES comme la seule alternative crédible pour les intérêts des peuples de la région et ils sont très ovationnés à chaque mot prononcé, à chaque geste exécuté, à chaque image aperçue de chacun d’eux, ce Samedi 6 Juillet à Niamey. La salle du centre international Mahatma Gandhi de Niamey a véritablement ressuscité et répondu de la dignité et de la grandeur d’âme du héros (indien) charismatique et historique de libération des peuples et ainsi dépassé le symbole.
Niamey accueille le Premier sommet de l’AES !
Réunis à Niamey, en date historique du 6 Juillet 2024 dans la capitale nigérienne, au Premier sommet des Chefs d’État, sous le thème « l’Alliance des Etats du Sahel, un espace souverain, de sécurité et de prospérité », la veille du sommet de l’organisation communautaire régionale Ouest africaine (CEDEAO), à Abuja dont ils avaient déjà affirmé haut et fort le retrait irréversible de leurs pays, les dirigeants militaires de l’alliance des États du Sahel (AES) sont désormais concentrés sur les voies et moyens d’assurer leur propre sécurité eux-mêmes, par la mutualisation de leurs propres stratégies, leurs moyens militaires et leurs logistiques, au lieu de compter sur d’autres forces extérieures, encore moins se laissés divertir. Ce Premier sommet du collège des Chefs d’Etat de l’AES a signé l’acte de naissance de la confédération institutionnelle du même nom et a également entériné les travaux des différents ministres, hauts fonctionnaires civils et militaires ayant déjà planché en amont sur la création des institutions et autres organes inhérents à son fonctionnement ou son effectivité pour assurer « la paix, la sécurité collective et le développement ».
À ce sujet, la libération de Kidal illustre la victoire de l’AES institutionnelle célébrée comme une victoire d’étape contre l’impérialisme sur le chemin de la reconquête de leurs souverainetés nationales. Les trois dirigeants ont dit constater que la peur a changé de camp et les armées nationales mènent l’offensive avec l’initiative des actions, grâce aux droits de poursuite autorisés sur chaque frontière, qui n’est plus ni une barrière infranchissable pour les armées de l’AES ni moins un espace de refuge pour les ennemis.
Ils ont ainsi sur le plan sécuritaire acté la mise en place d’une « Force unifiée des Etats du Sahel et son plan de mise en œuvre trilatéral permanent de lutte contre les groupes armés terroristes, la criminalité transnationale organisée et les autres menaces » vécues. Au plan économique et financier, la création d’une banque d’investissement de l’AES et d’un Fonds de stabilisation sont également formalisés.
Le divorce désormais consommé entre la confédération AES et la CEDEAO !
Les Chefs d’Etat et les populations de la nouvelle confédération AES n’apprécient guère l’indifférence des dirigeants de la CEDEAO face aux menaces terroristes et à la criminalité de tout genre, au point de décider même d’une intervention militaire armée pour envahir le Niger au motif de « rétablir des institutions démocratiques », en plus d’un embargo total imposé au pays du Général Tiani, au lieu de travailler à l’intégration socio-économique de l’institution régionale Ouest africaine, depuis près de cinquante (50) ans. Ainsi, la dimension des discours prononcés et les conclusions du Premier sommet du collège des Chefs d’Etat de l’AES à Niamey (du 6 Juillet 2024) traduisent à suffisance l’engagement des dirigeants de cette nouvelle confédération Africaine à ne plus reculer et à marcher droit vers la réalisation de leurs ambitions communes, afin de bâtir un destin commun, parce que cette confédération n’entend plus se faire divertir par aucune illusion d’offres de force extérieure visant à lui aider à lutter contre le terrorisme ou toute autre forme de compassion.
L’AES fonctionnant désormais comme une confédération, entend compter que sur la force et les moyens de ses propres fils. Les Chefs d’Etat de la confédération de l’AES reconnaissent même être en retard par rapport à leurs populations, de la voix du Général Abdourahmane Tiani, d’autant plus que cette organisation sahélienne devrait accélérer l’intégration socio-économique, culturelle et diplomatique pour servir d’alternative à toute autre institution régionale factice, pour devenir un véritable modèle d’intégration et de développement.
Ainsi, l’institution sahélienne confédérale (AES) pourrait bien tutoyer le reste du monde, en s’exprimant d’une seule voix sur la scène internationale. En réalisant une unité d’action à trois, la confédération de l’AES AES est déjà en passe de relever l’un des plus gros et épineux défis de l’Afrique, depuis plus de soixante ans d’indépendance.
AES-CEDEAO, un divorce consommé mais les défis restent les mêmes !
Finalement, on ne sait plus qui souffre le plus, entre l’AES et la CEDEAO ! D’autant plus que les pays membres de la CEDEAO souffrent aussi des mêmes défis connus comme des grains de chapelet à travers tout le continent africain et ont pour noms, « la sécurité, la souveraineté, la paix, les frontières et surtout le développement », mais les dirigeants de la CEDEAO excellent malheureusement dans le zèle inutile de punir leurs propres homologues du continent.
Il faut croire à la nouvelle confédération de l’AES née dans la ferveur des épreuves et vibre à la fois d’espoir et d’émotions des mobilisations populaires pour relever les défis du continent, jusque-là restés vains, depuis plus de soixante ans, dans les mains des enfants Africains, qui se déchirent et se divisent au détriment de la paix collective du continent, de l’émergence socio-économique et du développement. Puisque sur le continent, toutes les organisations se regroupent et naissent pour défendre les mêmes causes et visent à atteindre les mêmes objectifs de l’intégration et du développement mais l’absence de volonté et d’ambition commune des dirigeants a toujours fait défaut.
MOUSSA NAGANOU