L’épidémie de grippe aviaire qui s’était déclarée le vendredi 30 décembre 2022 dans le village d’Alloumoudou, commune de Karofane, département de Bouza, région de Tahoua, a finalement été maitrisée par les autorités en charge de l’élevage. C’est la quintessence des propos du directeur général des services vétérinaires Abdou Issiako lors d’un point de presse qu’il a animé hier dans la salle de réunion du ministère de l’élevage.
Abdou Issiako a rappelé que « le 14 Décembre 2022, le Service Vétérinaire Privé de Proximité (SVPP) de Bouza s’est rendu dans le village d’Alloumoudou dans la commune rurale de Karofane (département de Bouza) suite à des mortalités observées sur des volailles commandées par l’ONG SAMARITAN’S PURSE pour une assistance aux ménages vulnérables de ce village ».
Il a précisé que « sur une première livraison de 4920 sujets sur les 11000 prévus, toute la volaille a été décimée. Des prélèvements ont été ainsi faits et envoyés au Laboratoire Central de l’Elevage de Niamey (LABOCEL), qui a confirmé la présence du virus H5N1, agent causal de la Grippe Aviaire Hautement Pathogène (GAHP), le 19 Décembre 2022 ».
Abdou Issiako a souligné que « le 20 Décembre 2022, une équipe de la Direction Régionale de l’Elevage (DREL) de Tahoua, s’est rendue sur les lieux afin de mener les premières investigations. Les mortalités ont commencé à être observées deux semaines après la livraison. Selon l’ONG, le marché a fait l’objet d’un DAO et que l’achat doit se faire localement; mais malheureusement le fournisseur s’est ravitaillé à Zinder. Il s’agissait d’appuyer 5 villages de la commune rurale de Karofane dont la volaille a été contaminée et décimée ».
De plus selon lui, « dans la communauté urbaine de Niamey, un foyer a été confirmé le 19 Décembre 2022 à Goudel (1 000 poules) et un autre à Bassora, le 25 Décembre 2022 (1 400 poules) avec 2400 sujets perdus. Le total donne une perte sèche de 7 320 sujets, due à la maladie et aux abattages sanitaires ».
Mais qu’en est-il de la contamination sur l’homme ? Il n’y a pas d’inquiétudes à ce niveau, selon le directeur. « Depuis le 24 Décembre 2022 jusqu’au 2 Janvier 2023, tous les prélèvements faits sont négatifs. Des arrêtés portant déclaration d’infection ont été pris (Niamey et Bouza), par les autorités administratives », a-t-il indiqué.
Pour enrayer l’épidémie, les services compétents de l’Etat ont mis les bouchées doubles à travers la prise des mesures draconiennes. « Toutes les régions ont été instruites pour prendre des mesures de contrôle et de surveillance accrue dans le cadre du « ONE HEALTH » afin de bloquer la propagation de la maladie. Par ailleurs, l’investigation continue pour déterminer la vraie origine ».
A l’endroit des populations des zones frappées par la maladie, le Directeur général des services vétérinaires les appelle à « appliquer sans délai les mesures sanitaires qui s’imposent par les Autorités et services techniques (Elevage, Environnement et Santé); empêcher les mouvements de sortie et d’entrée des volailles à l’intérieur des localités infectées même au niveau des marchés à volailles ; désinfecter les matériels et poulaillers; et abattre tous les sujets malades et les enfouir dans une fosse avec une couche de chaux vive ; créer et mettre en place un comité chargé du recensement de tous les ménages concernés par la mortalité des volailles dans les 5 villages d’intervention de l’ONG ; et arrêter immédiatement l’introduction de la volaille dans le département de Bouza par l’ONG; et réactiver le comité «ONE HEALTH » pour une bonne gestion de la maladie.
Abdou Issiako a rappelé que l’année dernière à la même période, cette maladie a fait perdre aux aviculteurs nigériens environ 100 000 sujets.
Pour atténuer les effets, des mesures antigrippes aviaires, l’Etat a débloqué la somme de 350 millions de FCFA pour aider les propriétaires de volaille impactée.
GARE AMADOU