Les leaders Hama Amadou, Seini Oumarou, Albadé Abouba, Ali Mahaman Lamine Zeine, Salissou Mahamadou Habi, Moctar Kassoum et les autres peuvent-ils concrétiser l’image d’unité à l’intention de l’opinion publique qu’ils ont affichée au domicile de feu Mamadou Tanja par la cérémonie d’hommage rendu à lui lors de sa 3e commémoration de sa disparition le 24 Novembre 2020 ? L’image emblématique affichée et exposée à l’opinion nationale par les différentes personnalités politiques issues du MNSD baobab remonte au-delà du président Mamadou Tanja et atteint jusqu’au président du régime d’exception, Seyni Kountché !
Le mystère autour de Hama Amadou se précise de jour en jour, depuis son retour au pays en Août dernier. Il est revenu avec un projet politique certes lumineux, qui cache aussi derrière lui un gros plan pour espérer se concrétiser.
Après la rencontre avec un groupe d’acteurs de la société civile, Hama Amadou tente d’inspirer le rassemblement voire l’union à tous les leaders politiques issus de l’ancien parti État, le MNSD devenu le MNSD Nassara à la faveur du multipartisme et véritable baobab le plus robuste de l’échiquier politique nigérien. Hama Amadou ne semble pas prêcher dans le désert comme peuvent le croire des incrédules de la chose publique.
Hama Amadou veut ressusciter l’idée du Kountchéisme comme Ouattara en a fait du Houphouetisme autour du RHDP !
Hama Amadou a exhumé l’histoire politique du Niger pour en tirer une leçon bien connue de tous les observateurs de la chose politique et les leaders quoique mal comprise et souvent mal appliquée à la société. Il propose à la classe politique nigérienne, parmi ceux qui veulent bien écouter sa musique politique de se rassembler autour de l’idéal du président Kountché, un militaire et auteur du premier coup d’Etat militaire réussi au Niger se révèle être le porteur de meilleurs symboles et des qualités aussi bien de leader politique que de bonne gouvernance économique et socioculturelle.
La profondeur des idées sinon l’inspiration politique du président Kountché se justifiait largement par la création d’un parti politique depuis les années 1970, alors même qu’il gouvernait à l’époque par des ordonnances. Ainsi, la création du mouvement national pour la société de développement (MNSD) répondait à sa ferme ou brûlante volonté d’organiser et rassembler les cadres de la haute administration publique et les jeunes filles et garçons nigériens, militaires comme civils autour d’un idéal politique basé sur le développement socio-économique du Niger.
Bien qu’il n’est pas le père de l’indépendance comme le président Félix Houphouët Bobigny en Côte d’Ivoire, l’ancien président nigérien Seyni Kountché a réussi à donner au nigérien le vivant sentiment de l’amour de la patrie, le sens du travail et le surtout le respect de la chose publique. Il avait réussi à imprimer un idéal, un modèle du nigérien tendant toujours vers la rigueur et le respect envers la gestion ou la garde de la chose publique, la fraternité, la cohésion sociale, la quiétude sociale, l’unité, la paix et le bien-être pour tous. Donc le projet de Hama Amadou ne souffre ni de ressources humaines ni moins encore de référence solide mais pourrait gravement souffrir du manque d’accord de volonté des acteurs concernés malgré les intérêts évidents qu’ils partagent.
Les facteurs pouvant bloquer dans l’œuf ce projet politique vital pour le rassemblement des Kountchéistes !
Les différents leaders politiques issus du MNSD baobab en politique aujourd’hui sur l’échiquier politique national sont marqués chacun par un sentiment soit de trahison soit de culpabilité les uns envers les autres. Car plusieurs cas de trahison ont été ressentis par les acteurs à travers les alliances nouées et dévouées à l’occasion des échéances électorales.
Est-ce qu’aujourd’hui tous ces auteurs sont prêts à faire chacun son mea-culpa ? La plupart d’entre eux se plaignent de Hama Amadou de les avoir dribblés et surtout roulés dans la farine, à travers un jeu de « Maradona » politique.
Certains leaders politiques issus de ce sérail du MNSD baobab vivent encore la trahison politique subie comme une plaie béante et d’où le sang continue à jaillir en rouge vermeil et nécessite une haute thérapie pour être guérie. Quelle onction politique Hama Amadou possède-t-il pour convaincre les différents leaders politiques à consentir ?
Autre chose nécessaire et de taille serait d’obtenir l’adhésion d’autres regroupements politiques et d’obédience différente pour à la fois renforcer le rassemblement des Kountchéistes pour éventuellement faire « laréconciliationentreeuxetledéveloppement » mais aussi pour éviter de tomber dans le particularisme, réducteur à la seule vision de Kountché. Mais pour l’instant, au-delà de cette espèce de « lamentationsaumurdefeuMamadouTanjaaffichées », le futur parti politique grandeur nature imaginé en gestation, « LeMNSD–BAOBAB » se heurte dans tous les secteurs de la vie sociopolitique et économique aux ailes brûlantes déjà déployées par le mastodonte PNDS Tarayya et ses alliés autour de la mouvance pour la Renaissance du Niger (MRN).
MOUSSA NAGANOU