Le samedi 26 Novembre 2022, la ministre de la promotion de la femme et de la protection de l’enfant, Mme Allahoury Aminata Zourkaleini a officiellement lancé les activités entrant dans le cadre de la campagne des 16 jours d’activisme édition 2022. Une initiative de l’Etat du Niger, en collaboration avec l’union Européenne et les agences du système des Nations Unies à travers l’initiative SPOTLIGHT, dans le seul but de rompre avec le silence sur la violence, à renforcer la prise de conscience et à changer les mentalités pour lutter contre toutes les formes de violence et de discrimination à l’égard des femmes.
Ce qui contribuerait à limiter ce phénomène et ses graves répercussions sur les familles et la société. Le thème retenu cette année est « Tous unis ! L’activisme pour l’élimination de la violence a l’égard des femmes et des filles».
En effet, la campagne mondiale des 16 jours d’activisme est un moment privilégié pour tous les défenseurs des droits des femmes à travers le monde de démontrer leur engagement collectif et individuel et leur détermination à travailler ensemble contre toute forme de violation des droits des femmes et des filles.
Depuis 1991, cette période qui court du 25 novembre de chaque année (date de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes) au 10 décembre (qui marque la Journée des droits humains), est consacrée aux actions de masse et aux réflexions approfondies, en vue d’une meilleure prévention et l’élimination de la violence faite aux femmes et aux filles. Mariama moussa est revenue sur la thématique retenue pour cette 32è édition à travers le thème international de cette 32ème édition intitulée « Unissons-Nous : Activisme contre les violences faites aux femmes et aux filles ! ».
Il s’agit de joindre nos idées, nos forces et nos moyens pour non seulement lutter contre les violences basées sur le genre, mais également prendre en considération les défis à relever pour promouvoir l’égalité de genre. Selon Mme Mariama Moussa, « au Niger, les inégalités entre les genres se creusent à l’adolescence, les filles étant plus susceptibles d’abandonner l’école que les garçons, de se marier dans l’enfance et d’avoir leur premier enfant avant l’âge de 18 ans.
Les violations incessantes des droits fondamentaux des filles et des femmes telles que les discriminations diverses, la mauvaise santé, la malnutrition, la prostitution des mineures, le viol, les grossesses précoces, les violences sexistes et le mariage forcé sont autant des défis importants dans la lutte contre les violences sexuelles et basées sur le genre ». Il est vraisemblable que les inégalités entre les genres affectent les filles très tôt. Mais ces inégalités deviennent particulièrement visibles dans les pratiques de mariage d’enfants, de mariages précoces, de grossesses précoces, d’abandon prématuré et de non achèvement de la scolarité.
Force est de reconnaitre qu’aujourd’hui, bien que des efforts ont été accomplis et que des avancées ont également été observées, les défis à relever restent encore nombreux et complexes, a-t-elle poursuivi. En tant que Femme, j’en citerai principalement 4 défis, le respect des normes de qualité et la disponibilité de services de prise en charge adaptés et accessibles (par exemple le renforcement et la multiplication des centres de prise en charge holistiques de VBG par tous les acteurs), la gratuité totale de la prise en charge des femmes et filles victimes particulièrement du cas de l’expertise médicale en cas de viol et agression sexuelles, un leadership affirmé et soutenu du Ministère de la Promotion de la Femme et de la Protection de l’Enfant, (Ministère stratégique et incontournable pour mettre fin aux violences faites aux femmes et aux filles pour mieux mobiliser et coordonner les interventions avec les autres ministères sectoriels stratégiques).
La disponibilité des ressources suffisantes : le secteur de la lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles est une des fenêtres pour le développement social et économique de notre pays mais reste un secteur très peu financé, alors que cela ne peut se faire à travers le plaidoyer soutenu par des évidences. Je veux dire les données statistiques de qualité afin de démontrer les impacts socioéconomiques et favoriser une planification pertinente et réaliste. Mettre fin à la violence faite aux femmes et aux enfants donc.
C’est dans ce même sens que la ministre de la promotion de la femme et de la protection de l’enfant a abondé en prenant la parole cette année, le thème retenu pour cette campagne est « Tous uni ! L’activisme pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes et des filles ». Selon l’étude sur l’ampleur et les déterminants des violences basées sur le genre de 2021, au Niger, la prévalence des VBG est de 38,2% chez les femmes et 16,3% chez les hommes. Cette situation nous oblige à agir collectivement et implique la mobilisation des pouvoir publics, des partenaires techniques et financiers, des chefs coutumiers et religieux, de la communauté, des ONG et associations intervenant dans le domaine des VBG, et un travail de synergie entre tous les acteurs de prévention, de protection, de prise en charge, de santé, de police et de justice.
Pour réduire l’ampleur de ces violences faites aux femmes et filles. Aux filles (VFFF), le gouvernement a fourni des efforts en menant plusieurs actions dont entre autres : la mise en œuvre de la Stratégie Nationale de Prévention et de Réponse aux Violences Basées sur le Genre et son Plan d’Action de 2017-2021 et son évaluation qui est en cours. Et à l’échelle nationale, la mise en place des Centres Régionaux Multifonctionnels de prise en charge des VBG (CRMVBG) des régions de (Maradi, Tahoua, Tillabéry et Zinder); le renforcement des capacités d’accueil des centres d’écoute et de référence des survivantes de violences basées sur le genre, le renforcement du cadre juridique et judiciaire de prévention et de prise en charge des survivantes de VBG; l’évaluation, la révision et la mise en œuvre du Plan Stratégique National pour mettre fin au mariage des enfants 2019-2021 en cours.
L’adoption par le Niger de la résolution 67/146 de l’Assemblée Générale des Nations Unies sur l’Interdiction mondiale des MGF votée le 20 décembre 2012.Toutes ces actions prouvent l’engagement ferme du Gouvernement de la 7ème République, le Chef de l’Etat à éliminer les violences faites aux femmes et aux filles.
RAMATOU OUMAR LABARAN