Plus de dix (10) ans d’accalmie, de stabilité politique et de simulacre des travaux d’envergure n’ont jamais permis au grand projet d’hydro-électricité représentant l’espoir de tout un peuple de se concrétiser, d’apparaître, de voir le jour ou même de s’approcher de la réalité et sortir de terre, tout comme de s’approcher du rêve. Et pourtant, le financement est acquis et bouclé depuis plus d’une dizaine d’années auparavant auprès d’une dizaine de bailleurs de fonds et ce, au profit du vaillant et méritant peuple du Niger. D’autres vont arriver à expiration et certains ont déjà connu plusieurs rééchelonnements.
Mais pour les responsables du projet de barrage de Kandadji, les critères de performance, de compétence, de rigueur, de nationalisme, de dévouement, d’engagement au travail, l’intérêt collectif n’ont visiblement pas une résonance particulièrement utile ou importante. Ce sont plutôt la négligence, les tricheries, l’enrichissement personnel, les considérations personnelles, l’entretien des conflits, l’arbitraire, les passe-droits, l’accès au gain facile, la chasse effrénée aux avantages, l’accaparement des intérêts pécuniaires ont droit de cité au détriment d’un management de qualité au service du Niger.
Un chantier censé finir juste dans un délai de cinquante-huit (58) mois et le barrage pouvait déjà être mis en service. Mais à cause visiblement d’un manque de volonté manifeste du premier responsable de l’agence du barrage (ABK) ayant permis de miser sur la négligence qui se nourrit elle aussi des conditions de faveurs aux entreprises devant mettre sur le chantier une bonne mobilisation aussi bien des ressources humaines qualifiées en nombre répondant aux obligations contractuelles que matérielles (ressources) ainsi que toutes les catégories d’intrants inhérents à la réalisation du travail.
Une incapacité managériale des responsables du projet bloque la concrétisation de Kandadji !
Le coup d’Etat du 26 Juillet dernier et les sanctions sévères des organisations communautaires régionales Ouest Africaines dont la CEDEAO et l’UEMOA ont révélé aussi aux Nigériens bien des choses importantes, utiles que vitales pour la prise de conscience citoyenne vers une véritable sauvegarde de la patrie, comme le souhaite le CNSP dans son engagement politique et socio-économique. L’occasion est là pour permettre de poser pour toujours les fondations ainsi que les fondamentaux d’une véritable souveraineté pleine et entière du Niger et ensemble avec ses amis de l’alliance des Etats du Sahel (AES) désormais.
Le jeune révolutionnaire Burkinabè disait qu’un « militaire sans formation politique est un criminel en puissance » dansles années 1984. Aujourd’hui encore plus qu’hier, cette très inspirée affirmation reste d’une brûlante actualité.
Les Généraux et autres officiers du conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) sont tous dans leur ensemble des initiés de la chose politique pour avoir géré aussi bien la grave question de la sécurité que ses autres aspects de la gouvernance politique. Ainsi, la résiliation unilatérale du contrat d’achat d’électricité de la société publique nigérienne d’électricité (NIGELEC) auprès de sa consœur du Nigéria a ouvert les yeux sur bien des pratiques sur le domaine de l’énergie électrique et surtout les stratégies de sa sortie de dépendance.
Kandadji, le sabotage du destin de tout un peuple !
C’est proprement un sabotage qui est organisé subtilement contre les intérêts du peuple nigérien autour du directeur général, Amadou Harouna pour ne pas le nommer et ce, depuis longtemps contre la réalisation du projet hydro-électricité de Kandadji, selon plusieurs faits. Des faits qui parlent d’eux-mêmes et sur lesquels les autorités militaires nigériennes doivent ouvrir les yeux maintenant, afin de redonner aux Nigériens leur espoir sur la concrétisation de leur projet.
À la lumière de notre investigation, nombre des situations sont volontairement créés pour retarder par négligence voulue, entretenue, par un sabotage stratégique le déroulement normal des travaux aussi bien de génie civil que la réalisation du volet social par la réalisation du programme de réinstallation des populations et ce, malgré les compétences éprouvées et prouvées du technicien toujours sous contraintes. Des mécanismes d’épreuves « dégradantesethumiliantes » visant à décourager, à démotiver les techniciens ou experts, qui finissent souvent par jeter l’éponge, en préférant rendre leur démission.
« Ce n’est même pas difficile de réaliser ce barrage de Kandadji mais des complicités se jouent entre certains responsable de l’agence du barrage de Kandadji avec les décideurs politiques afin que sa réalisation soit un trophée de guerre à brandir pour servir de source d’électorat aux scrutins présidentiels », explique un fonctionnaire qui connait bien le domaine de l’électricité. Après la rupture du courant électrique par la TCN du Nigéria, les responsables de la NIGELEC en misant sur la production nationale en énergie électrique des centrales thermiques de Gorou-Banda, de Goudel et de la centrale solaire de Gorou-Banda ont déjà permis de stabiliser le besoin en énergie électrique des régions du fleuve comme Dosso, Niamey et Tillabéry et l’Est du pays arrive aussi à se prendre largement en charge avec des centrales thermiques et solaires moyennes.
De la conflictualité en lieu et place du management de la qualité !
Pour gérer un projet, un bon gestionnaire, un manager de qualité intègre les conflits à la réalité du contexte comme un élément important et trouve une règle de gestion adaptée à la situation. Dans le cadre du barrage de Kandadji, le responsable se nourrit des conflits nés des injustices, des inégalités créées et entretenues pour démotiver les experts, décourager les cadres, à travers des fautes administratives multiples et inutiles, plusieurs fois relevées puis dénoncées comme telles mais en vain.
Cela apparaît à plusieurs reprises sur nos enquêtes de façon documentée, au regard de nos diverses sources. Le coup d’Etat du 26 Juillet dernier est intervenu à la veille d’une énième mission des partenaires financiers qui devraient vérifier et insister sur la nomination d’un « coordinateurgénéralquidoitsuivreledéroulementdestravauxsurleterrainjouraprèsjour » et ce, afin de redonner à la fois de la vigueur, de l’intensité et de l’efficacité au travail sur le site. Mais les pratiques de la politique des intérêts personnels et relationnels ont encoreen cours et ont même eu raison sur l’intérêt des Nigériens, ainsi le barrage doit attendre encore la fin des bagarres pour la passation des marchés des travaux d’infrastructures hydromécaniquesautour des avenants pour recommencer un simulacre de travail.
Sur le terrain, le constat est scandaleux, car seul le chantier du Lot 3 est en service pour la réalisation de la ligne pour le transport de l’électricité et d’interconnexion à Niamey via la centrale de Gorou-Banda. (A suivre).
MOUSSA NAGANOU