Aujourd’hui, il est facile de remarquer, à travers les mariages de la ville de Niamey, que les uniformes constituent déjà une préoccupation voire un danger pour la population nigérienne. Ainsi, à un seul mariage, on pourrait faire plus de cinq (5) uniformes différents, surtout chez les femmes.
Ce qui constitue un obstacle pour plusieurs femmes de pouvoir assister aux mariages. Puisque toute celle qui n’arrive pas à se tailler les uniformes prévus se verra diminuée et entravée d’y participer. Cela constitue aussi, une source de malentendu et des conflits majeurs pour beaucoup de couples.
Car si le mari refuse de donner l’argent du pagne choisi pour l’uniforme à sa femme, on assistera à des conflits pouvant conduire à la répudiation ou souvent au divorce. Un phénomène qui provoque la destruction de foyers sous les yeux incapables des parents et amis.
Car la femme a déjà en tête, qu’elle ne peut pas assister au mariage sans uniformes. Aussi, pour les jeunes filles, elles ont déjà en tête que partir a un mariage, sans uniformes, est une façon de se rabaisser, parmi ses amies. Elles préfèrent avoir l’ensemble des uniformes du mariage contre et envers tout (coûte que coûte) pour pouvoir être au top.
Actuellement, les différentes tenues en vogue sont les marques en provenance de l’Inde, de la Chine, du Nigéria ou des pays côtiers. Ainsi, on en compte les modèles : «Lèche, Bazin, Pagne, Sahari, Robe pour cocktail, Pagne pour Hanna », pour ne citer que ces quelques exemples.
Le coût de l’ensemble du besoin des uniformes culmine entre 100.000 voire 150.000 francs. En tant que fille de pauvre, qui en plus est au chômage et ne travaille donc pas, d’où elle va sortir cette somme? Elle sera obligée d’adopter des pratiques malsaines pour atteindre le niveau de ses copines aisées, car c’est devenu une compétition pour elles.
De là, on peut dire que les uniformes constituent un moyen de dépravation voire de prostitution déguisée à Niamey. Pire, les hommes font maintenant autant d’uniformes aux mariages que les femmes. Eux aussi de leur côté, s’investissent dans toutes les marques d’étoffes dont on pourrait citer notamment les Bazin, les tissus, les pagnes, des ensembles vestes (en trois pièces).
Si eux-mêmes les hommes glissent et tombent dans la folie des uniformes aux mariages, comment pourraient-ils contribuer à empêcher les uniformes aux femmes qui sont déjà dans l’abîme ?
Où va Niamey ? Ne pouvons-nous pas dire non à toutes ses dérives de gaspillages inutiles? Est-ce que le port de l’uniforme vous change ? Pour revenir à la réalité, que personne ne dépasse l’autre à travers l’uniforme. Soyons nous-mêmes. (A suivre).
BALKISSA BOUREIMA SAMBO FOULANI