C’est après trois ans d’adhésion du Niger à l’institution que le mercredi 23 Novembre 2022, les activités de l’agence pour l’assurance du commerce en Afrique (ATI/ACA) ont été officiellement lancées au palais des congrès de Niamey, en marge du sommet de l’Union Africaine sur l’industrialisation et la diversification. A l’ordre du jour de cette rencontre, «la question d’atténuer les risques liés au commerce et aux investissements en Afrique ».
Plusieurs allocutions ont marqué le début de cette cérémonie notamment celle de : M. Ngueto Tiraina Yambaye, directeur du fonds Africain de Garantie et de Coopération (FACACE), M. Moussa Nakolima, représentant de la Banque Européenne d’investissement (BEI), et M. Manuel Moses Directeur Général de l’ACA. Tout sur l’atténuation des risques liés au commerce et aux investissements en Afrique. Atténuer donc les risques liés au commerce et aux investissements en Afrique. C’est dans ce même sens que le ministre des Finances a abondé, à son tour de parole. »L’industrialisation est le plus grand facteur de transformation économique du continent par ses effets sur la création des richesses, sur l’emploi, l’amélioration des revenus et la réduction de la pauvreté. Le ministre des Finances a relevé que malgré les potentialités du Niger dans le secteur manufacturier, de celui de l’agro-industrie, en réserve de minéraux, dans les secteurs agricole et pastoral et en terres irrigables, les opportunités d’investissement en Afrique font face à des goulots d’étranglement multiples. II a aussi cité entre autres, une perception des risques politiques élevés entrainant des primes importantes demandées par les investisseurs, la faiblesse des infrastructures de transport entrainant des couts élevés d’approvisionnement et de production, un accès à l’énergie limité ou cher, l’absence ou la faiblesse des mécanismes et instruments de mitigation des risques exogènes. En illustrant ces propos, le ministre des Finances a confié que le Niger depuis son adhésion à l’ACA en 2019, a engagé une opération de mobilisation de financement sur le marché international, avec une garantie octroyée par l’ACA dans le cadre d’une opération de reprofilage de la dette intérieure. Cette opération note-t-on, qui est une première pour le pays et qui a été couronnée de succès, a permis, de mobiliser plus de 117 milliards de FCFA (plus de 180 millions d’euros) avec des conditions très favorables comparées à celles qui auraient prévalu en absence de la garantie. Au-delà, cette opération a été l’occasion de tester la signature du pays et les possibilités offertes par ATI/ACA. Au regard des ambitions contenues dans le programme de Renaissance et du plan de développement économique et social 2022-2026, Dr Ahmad Jidoud a aussi fait savoir que le gouvernement entend tout mettre en œuvre pour exploiter les avantages de cette adhésion et la participation au capital de l’ACA pour ainsi permettre de réaliser des projets stratégiques de développement. Enfin, le ministre des Finances a invité les opérateurs économiques du Niger à se rapprocher des services compétents de l’ACA pour profiter au maximum des opportunités et avantages des produits financiers qu’offre l’ACA au profit du développement de leurs activités respectives. Il a par la même occasion exhorté le directeur général de l’ACA et son équipe à organiser fréquemment des séminaires et ateliers pour continuer les campagnes de sensibilisation sur les avantages et les opportunités que leurs services financiers pourraient apporter à l’amélioration du climat des affaires au Niger. Pour rappel l’ATI-ACA est une institution financière multilatérale qui propose des produits d’assurance pour la couverture des risques liés à l’investissement afin de réduire le cout des affaires en Afrique. Elle a pour objectif d’améliorer l’attractivité du continent africain en termes d’investissements étrangers. Mais aussi de faciliter l’investissement direct étranger. Mais aussi en constituant une alternative à la garantie souveraine requise par les investisseurs et les partenaires financiers à l’occasion de certaines transactions ciblant le secteur public et semi public dans la mise en œuvre des projets. Ainsi, l’opérationnalisation effective des activités de l’agence au Niger, devrait permettre aux acteurs du secteur privé, operateurs économiques nationaux et investisseurs étrangers de disposer de possibilités de garantie et de bénéficier d’assurance risque pays et risques commerciaux pour les financements sollicités auprès des institutions financières.
RAMATOU OUMAR LABARAN