La vie politique au Niger se résume aujourd’hui encore dans ce contexte de première alternance démocratique par une lutte des classes en permanence, sans répit et au détriment de l’intérêt général, malgré l’aménagement de la loi à toutes les institutions républicaines parachevées, mises en place et mises en œuvre pour ainsi traduire aux yeux du monde entier leur effectivité. Cette même loi a taillé sur mesure un statut spécial à l’opposition politique nigérienne, afin que celle-ci participe activement, pleinement et valablement à la vie démocratique.
Mais l’opposition politique nigérienne « toujours non contente » de l’émergence du pays, de ses institutions et les hommes qui les animent s’évertue à exprimer une posture de déni systématique de la réalité de la gouvernance institutionnelle en cours. L’expression de ce grave déni de la réalité se justifie par le refus de jouer pleinement son rôle de critique de l’action gouvernementale, d’émettre des contre-propositions et ce, en vue de contribuer à la transparence, à l’efficacité de la gouvernance institutionnelle et à l’effectivité du service public au profit des Nigériens.
Et pourtant, jamais l’opposition politique n’est sortie exprimée la moindre opinion sur la gouvernance. Des individualités, qui s’expriment en solo dans une verve sans repères comme le sulfureux président d’AMIN-AMEN, Omar Hamidou Tchiana ou encore son jeune homologue, président de SDR-Saboua, Habibou kané Kadaouré via sa page facebook.
A part la longue période de contestation bien légaliste des résultats du scrutin présidentiel du second tour de 2021 du président de RDR Tchandji, Mahamane Ousmane alias Nafarko 1er, dit le candidat malheureux qui a fini par se ranger à l’issue de l’arrêt de la cour de Justice de la CEDEAO confirmant celui de la cour constitutionnelle du Niger, qui a vidé et mis fin au chapitre du contentieux électoral, aucun opposant sérieux ne s’est engagé sur la voie sérieuse d’une opposition encore sérieuse. Et pourquoi, une telle attitude?
La véritable cause, selon nos sources est de tout faire pour ne pas légitimer le pouvoir de Niamey par une reconnaissance ouverte des élections présidentielles ayant placé le Niger au rang très enviable en Afrique du pays pour avoir réussi à réaliser sa première alternance démocratique sous le magistère du président Issoufou Mahamadou. Une posture tout de même inconfortable, d’autant qu’elle met en déphasage et compromet gravement les acteurs de l’opposition, qui ont pris leurs places dans les institutions pour profiter des avantages inhérents à leurs postes occupés mais refusent de reconnaitre le fait consommé par une volonté manifeste de dénier la réalité.
Une attitude qui les met également en porte-à-faux avec leurs militants, qui dénoncent finalement à visage découvert le comportement de leurs leaders et dont la première conséquence se matérialise sur le terrain politique par une défection massive des militants en direction des partis de la majorité au pouvoir. La 2è conséquence est la mort lente des structures politiques de l’opposition et leur disparition continue institutionnellement, et ce, du fait d’une erreur fatale de stratégie.
Le rattrapage improvisé par la technique de l’autruche !
L’opposition nigérienne percevant le danger de sa propre option politique suicidaire consistant à ignorer le pouvoir de Niamey et ne jamais reconnaitre l’élection du président Mohamed Bazoum va tout de même malgré elle, reconnaître le scrutin législatif et dans lequel elle a eu quelques personnalités élues députés nationaux. Les acteurs de l’opposition se refugient plutôt dans les réseaux sociaux pour manœuvrer, manipuler, désinformer et proférer la violence sous toute forme (faux comptes, faux contenus relayés en boucle, tirs verbaux croisés sur le père de l’alternance démocratique au Niger et ancien président de la République, Issoufou Mahamadou, insultes et injures assimilées à des critiques).
Toutes les actions de violence verbale ou physique visant à faire mal ou affaiblir le pouvoir de Niamey, en vue de la déstabilisation du régime sont la bienvenue. Dans le refus de reconnaitre le régime, on le combat en même temps vigoureusement mais par la technique de l’autruche, c’est-à-dire en faisant semblant d’ignorer royalement le pouvoir de Niamey par mépris délibéré de ses acteurs.
Dans cette bataille en sourdine, aucun sujet sensible n’est exclu. Attaques terroristes, les armées des pays partenaires, les partenaires techniques et financiers, les épreuves vécues par nos soldats au front antiterroriste, les populations déplacées du fait du terrorisme, Uraniumgate, les mercenaires locaux de la plume ou encore les Wagner de celle-ci, rien n’est exclu par les acteurs de l’ombre, les adversaires pour le moins farouches mais invisibles, à pas de charge du pouvoir de Niamey pour alimenter leur argumentaire.
Ces adversaires font feu de tout bois, pourvu que cela fasse mal uniquement. C’est le comble de la lutte des classes, d’autant que les conséquences des actions souterraines de « l’opposition invisible » n’épargnent plus personne, avec le risque évident de se métastaser dans tous les tissus sociaux par un effet de pollution de la société, si des mesures adéquates ne leur sont pas vigoureusement opposées.
Machiavel réveille toi, on est à Niamey !
Les techniques du « diviser pour mieux régner » bien consignées dans Le Prince de Machiavel devenu le livre de chevet de l’opposition politique au Niger en vue de tenter de battre la chamade au pouvoir de Niamey, ainsi que des records aux décibels ! Dès l’investiture du président Mohamed Bazoum, l’idée de deux présidents en fonction au Niger est fraichement sortie des cellules dormantes de l’opposition violente et exposée comme telle, à longueur des mois pour être soigneusement récupérée par des acteurs de la société civile afin d’alimenter la bonne cause de déstabilisation de Niamey.
Il faut tout faire pour trouver une fissure sinon une fracture entre l’ancien président Issoufou Mahamadou et le président Mohamed Bazoum. Il faut trouver un gros mensonge qu’il faut répéter à longueur des semaines, des mois comme un mantra indien, à rabâcher aux oreilles des citoyens et à balancer dans à l’opinion nationale et internationale pour qu’au bout du compte, l’on finit par croire et discréditer le pouvoir de Niamey, pour insinuer un bicéphalisme au sommet de l’exécutif.
L’objectif fondamental visé est donc de diviser le PNDS-Tarayya, en divisant Bazoum et Issoufou pour les affaiblir exactement comme il avait toujours été au Niger par le passé pour les régimes et leurs hommes dépassés par les privilèges du pouvoir. Le PNDS-Tarayya, qui a vite compris que le secret du pouvoir réside dans l’érection des institutions fortes, n’est pas dans la logique de fabrique des hommes forts.
Sa vision du pouvoir n’est donc pas dans la fabrique des gourous insatiables de pouvoir, mais dans la promotion et la valorisation des ressources humaines pour exercer le pouvoir au service de la transformation progressive de la société vers l’émergence du progrès et du développement partagé, la modernisation continue des institutions de l’État, de l’émergence d’un citoyen modèle à l’échelle continentale Africaine et mondiale à travers l’éducation et le tout couronné par une gouvernance démocratique de la société dans toutes les sphères pour l’accès des valeurs partagées.
MOUSSA NAGANOU