Le président nigérien Mohamed Bazoum a été très remarquable au 2è sommet des Etats-Unis d’Amérique et l’Afrique, qui se tient depuis Mardi à Washington. Il a tenu son auditoire en haleine Mardi sur les questions de « paix, sécurité et gouvernance », via un panel qu’il a brillamment animé.
Il est l’un des Chefs d’Etat de la région et meilleur spécialiste de la géopolitique du Sahel, tout comme de l’Afrique de l’Ouest. Un spécialiste qui ne se contente pas de développer de la théorie, mais détient les données réelles de terrain qu’il a lui-même vécu et géré en tant qu’à la fois dirigeant politique et intellectuel.
Parce que le président Mohamed Bazoum était déjà ministre de l’Intérieur, ministre des Affaires Etrangères du Niger et donc diplomate ayant directement géré les conséquences aussi bien de la chute du régime Mouammar El Kadhafi, la gestion du flux massif des armes volées en Libye, ainsi que le déclenchement de la crise malienne par les djihadistes en 2012 et la rébellion du Nord du pays.
En tant que dirigeant politique aussi, il a obtenu ce qui manque à la plupart des intellectuels dans la gestion des données de l’histoire ou de la géopolitique. D’abord étant dans le feu de l’action et analyste des évènements, ce philosophe nigérien a l’avantage aujourd’hui de diriger la société au plus haut sommet de l’Etat.
Point par point, le président Mohamed Bazoum a réussi à montrer aux dirigeants politiques ainsi qu’aux spécialistes américains de la sécurité de la Maison Blanche comme du Pentagone, la corrélation entre le changement et le terrorisme. D’autant que le « changement climatique a gravement impacté les zones pastorales en amenuisant considérablement les aires de pâturages. Et ce du fait de la raréfaction des eaux de pluies, ce qui a comme conséquence une vulnérabilité des populations de ces zones face à l’appel du terrorisme ».
La situation sécuritaire au Sahel ainsi née fait forcément appel à une stratégie de bonne gouvernance et une coopération militaire profondément repensée entre les pays du monde étaient les principaux axes de discussions.
Il a également été question de démocratie et de bonne gouvernance et « le Niger a été cité particulièrement en exemple comme étant une jeune démocratie avec des institutions solides », ce qui est une des causes de sa résilience face au terrorisme dans un contexte régional marqué par l’instabilité politique et l’insécurité sur 4 de nos frontières.
Le secrétaire américain à la Défense M. Lloyd James Austin III et le secrétaire d’Etat M. Antony Blinken ont été particulièrement émus et sensibilisés pour toujours.
MOUSSA NAGANOU