Le Gouvernement de la Transition du Général Mahamat Idriss Déby tangue-t-il encore ? Depuis les évènements dramatiques du 20 Octobre ayant occasionné une cinquantaine de morts et près de 300 blessés au Tchad, l’image du pays tient sur un fil de rasoir. Des violences sans précédent, qui laissé une tache noire sur la vie politique et institutionnelle au Tchad.
L’événement avait été officiellement qualifié par le gouvernement « d’insurrection armée » et le procès est toujours en cours dans le Nord du pays, loin de la capitale Ndjamena, sans le moindre avocat pour assister les centaines d’accusés.
Aujourd’hui encore une autre grosse affaire à la fois « politique et sécuritaire » est en main présentement et ce dans un silence assourdissant. Depuis Vendredi 9 décembre jusqu’au Lundi, une affaire de mouvement d’humeur se gère à N’Djamena dans la plus grande discrétion, malgré les vagues d’arrestation des hauts gradés de l’armée tchadienne en cours.
Les bureaux de la direction générale des renseignements militaires à N’Djamena ne se désemplissent pas. Déjà dans le box des accusés en silence, un colonel de l’armée tchadienne, des soldats subalternes et un civil du nom de Baradine Berdeï auraient été arrêtés.
Cet homme est déjà connu au Tchad en tant que militant des droits de l’homme mais considéré comme très critique à l’égard du pouvoir tchadien. Des sources proches de sa famille obtenues par RFI, Baradine Berdeï a été interrogé sur des soupçons de tentative de coup d’Etat en cours.
Une dizaine d’arrestations et l’affaire n’est toujours pas communiquée. Les enquêtes et les interpellations se poursuivent à N’Djamena. La plupart des militaires interpelés sont membres d’une unité d’élites spécialisée du groupement spécial anti-terroriste.
Une unité d’élites militaires formée par l’armée Américaine dans le cadre du programme d’initiative du Sahel (PSI).
Officiellement, aucune voix ne s’exprime. « Rien n’est alarmant », dixit le ministre de la Défense nationale, tout en promettant une communication le moment venu. C’est dans cette circonstance d’incertitudes persistantes à N’Djamena que le Général Mahamat Idriss Déby s’est envolé pour Washington en vue de participer au sommet Afrique-Etats Unis pendant trois jours dont Mardi, Mercredi et Jeudi, en laissant le pays dans la main de ses hommes estampillés « sûrs ».
En d’autres circonstances, le général Mahamat n’aurait pas quitté son pays. Et d’aucuns se demandent si ces arrestations ne constituent-elles pas une opération d’envergure de purification de son régime.
D’autant que depuis la disparition de son père Maréchal du Tchad, le jeune président de la Transition tchadienne, Mahamat n’a eu le temps d’opérer un tour de vis à son gouvernement qu’il conduisait avec des pincettes au cœur, à cause de la voix discordante aussi bien des opposants civils que des rebelles du Fact qu’il voulait contenir à tout prix, pour organiser le dialogue national inclusif et souverain (DNIS) devant surtout entériner et légitimer son installation pour toujours sur le Tchad, le pays de son défunt père, qui est mort sur les champs d’honneur en Maréchal actif, l’arme à la main pour l’intégrité du territoire national et dont Déby fils incarne aujourd’hui le mieux aux yeux du tchadien lambda.
MOUSSA NAGANOU