Cela fait trois ans que les syndicats n’avaient plus organisé un défilé des travailleurs, à l’occasion de la fête du 1er Mai et pour cause, la pandémie de la Covid19. Le 1er Mai 2023 dernier, les travailleurs nigériens sont sortis massivement à travers différentes centrales syndicales pour jouir de leur liberté de manifestations, exprimer leur joie par l’organisation d’un gigantesque défilé, tout en exposant les symboles des différents métiers.
Le décor était vraiment plaisant et à la hauteur des attentes des citoyens, en déclinant toute la signification d’une liberté retrouvée par les acteurs du développement socioéconomique endogènes du pays que sont les travailleurs. D’autant que les travailleurs sont les producteurs des richesses d’un pays à la base et requiert de l’intelligence, le professionnalisme et de l’adaptabilité pour être efficace à toute épreuve.
Le contenu des discours a porté diversement sur des sujets concernant aussi bien directement la vie des travailleurs que sur la vie de la nation entière. La plupart des organisations syndicales comme la douane, les finances, les banques, la poste, la presse et bien d’autres ont insisté sur l’évaluation des performances réalisées au cours des années écoulées et ont fait des projections sur le futur.
La fête du travail célébrée au 1er Mai sert à méditer sur les conditions des travailleurs et évaluer l’efficacité, la qualité, l’aisance, la difficulté, la rapidité des producteurs des richesses et services. Les travailleurs peuvent bel et bien diversement contribuer à la vie de la nation, en y apportant leurs soutiens matériels, moraux et techniques à la gouvernance aussi bien des secteurs professionnels que politiques.
D’autant que les syndicats font partie des forces politiques structurellement organisées et les instituions pouvant aider à traduire les politiques publiques concrètement sur le terrain. Elles ont donc droit au chapitre mais doivent être au service de la nation, en concourant à la cohésion sociale, à la consolidation du consensus National et à la préservation d’un environnement syndical de dialogue sain, continu et non à la solde uniquement des intérêts égoïstes des corporations.
C’est ainsi que les questions de sécurité se sont invitées dans les discours de certains syndicalistes. Au lieu de proposer des contributions intelligentes devant participer à la gestion de la sécurité, ceux-ci se sont évertués à jeter de l’huile sur le feu par une dénonciation quasi paranoïaque des partenaires du Niger dans la guerre asymétrique contre l’hydre terroriste.
Sans la moindre connaissance des enjeux socioéconomiques et politiques du terrorisme au Sahel et encore moins la stratégie antiterroriste nigérienne, le bouillant secrétaire général de l’intersyndicale des travailleurs du Niger (ITN), Mounkaïla Halidou pour ne pas le nommer s’insurge contre la diversification du partenariat militaire dans la lutte antiterroriste au Sahel, sans y avancer la moindre proposition et ce, après avoir présenté un tableau sombre des travailleurs nigériens, certainement en guise d’insultes à leur égard, du haut de sa responsabilité de secrétaire général du mois.
Pendant que les autres forces syndicales reconnaissent des acquis et s’évertuent à les capitaliser, le secrétaire du mois à l’ITN invoque ‘’un enfer imaginaire’’ pour les travailleurs qu’il dirige. Un leader doit savoir être à hauteur de la responsabilité à lui confiée.
MOUSSA NAGANOU