C’est une très bonne chose d’être engagé dans la vie pour justifier sa contribution à l’amélioration de la qualité de la vie, aussi bien dans son environnement immédiat que lointain. D’autant que l’engagement pourrait bien traduire la qualité morale, intellectuelle et même physique, donc un leadership personnellement utile à la vie de soi et à celle des autres.
Mais tout engagement doit-il encore être sain, honnête et sincère pour viser valablement son objectif et garantir à son auteur la sécurité requise, sans susciter un trouble à l’ordre social, à la quiétude publique ? Et donc, tous les moyens ne sont pas bons alors pour traduire son engagement, de quelle que nature qu’elle soit.
C’est en cela que l’engagement politique à peine voilé des dirigeants syndicaux de certaines centrales des travailleurs du Niger, membres de l’intersyndicale pêche dans leur conduite.
La confédération nigérienne des travailleurs (CNT) majoritairement composée des enseignants contractuels par exemple devrait se saisir de la perche tendue à elle opportunément par le président de la République, Mohamed Bazoum pour accompagner la reforme en cours visant la qualité de l’éducation, via une meilleure prise en charge et dans un cadre organisationnel du secteur.
Qui mieux au Niger que le président-enseignant, Mohamed Bazoum est à soutenir, lui qui a déjà donné les gages d’une reforme courageuse du secteur de l’éducation ? Qui aussi autres mieux que les enseignants devraient être les meilleurs interlocuteurs de la reforme de l’éducation engagée par le président Bazoum ?
C’est bien dommage pour le Niger et sa vie politique, où l’on est aveuglé jusqu’au point de tout jeter à la poubelle de l’histoire. L’on ferme les yeux et tourne la tête même à l’essentiel qu’est l’éducation, pour notre existence collective.
Le secrétaire général de la CNT déclare au nom de l’ITN pour apprécier l’impact de la grève de 48 heures projetée pour le mercredi 25 Janvier dernier que « cette lutte est loin d’être politique, car il n’y a plus d’opposition au Niger », se défend-il. Qu’exprime réellement le secrétaire général de la CNT en dénonçant l’absence de l’opposition politique dans sa grève à lui, projetée au nom des travailleurs ?
Dénonce-t-il le choix du silence de l’opposition politique nigérienne, son effacement de l’arène politique ou bien encore du manque de soutien à sa grève de 48 heures des 25 et 26 Janvier dernier ayant entrainé son échec ? Les syndicalistes de l’ITN imputent-ils l’échec de leur mouvement d’humeur de 48 heures au manque de soutien de l’opposition politique nigérienne ?
C’est du moins, des interrogations qui transparaissent de leur point de presse du Mardi 31 Janvier 2023. Un point de presse qu’ils ont mis à profit pour annoncer l’ébullition du front social en préparation activement autour des syndicats des commerçants, des transporteurs dont ils ont juste voulu citer et taire l’identité des autres organisations mobilisées pour la « bonne cause » !
« Nous avons mis à profit les 48h de grève pour jauger notre force. Les centrales syndicales du secteur des commerçants, du transport pour ne citer que ceux là sont dans un processus de concertation dans l’objectif de faire de cette lutte une légitimité, que l’histoire retiendra et que l’ITN œuvre pour les travailleurs du Niger.
L’intersyndicale des travailleurs n’œuvre pas pour Mounkaïla Halidou, mais pour bien les travailleurs du Niger. Et cela doit être bien entendu, n’est-ce pas, camarades syndicalistes ?
Le syndicat de Mounkaïla Halidou entend désormais remplacer l’opposition, sous prétexte que cette dernière est absente de l’arène et en faire son combat à sa place, sans pourtant faire de la politique ! Une exceptionnelle trouvaille, singulièrement nigérienne permettant de justifier son engagement politique, même sous un attelage, sous un emballage syndical.
MOUSSA NAGANOU