Actuellement, le Niger a quatre anciens présidents de la République en vie. Chacun a marqué le pays à sa manière, par sa spécificité et surtout en application de son projet de société dont une période de Transition peut bien tirer profit pour jeter les bases d’une réforme institutionnelle profonde et sérieuse.
Ces anciens Présidents vivants sont entre autres le président Mahamane Ousmane, le président Salou Djibo, le président Issoufou Mahamadou et le président Mohamed Bazoum. A leur nombre, des caractéristiques révélatrices de grandeur et de faiblesse s’affichent aux yeux de l’opinion nationale.
Parmi eux, le plus grand démocrate est Mahamane Ousmane. Cela explique qu’il est un homme politique juste, qui a bien accepté de perdre des élections législatives qu’il a organisées lui-même en 1995.
A l’opposé de cet homme politique dit « démocrate », le Général Salou Djibo a été le militaire le plus ambitieux qui a pris le pouvoir au Niger. Il a soutenu l’idée de la création d’un hôpital de référence qui a été construit avec les ressources récoltées par sa commission de lutte contre la corruption, terminé et équipé finalement au temps du président Issoufou Mahamadou.
Salou Djibo a précisé son ambition politique en 2020-2021 avec la création de PJP Doubara, son parti politique et s’est présenté à l’élection présidentielle. Mais il n’a jamais réussi à dérouler un projet politique qui a pu résister aux forces des partis traditionnels sur l’échiquier national.
Parmi eux, le président Issoufou Mahamadou se révèle être comme le plus audacieux, à cause notamment de la grandeur nature de ses projets politiques structurant son projet de société. Son audace lui a donné la possibilité de briguer deux mandats présidentiels à la tête de son pays qu’il a conduit avec brio.
Il se révèle être le père de l’alternance démocratique du Niger, après avoir terminé ses deux mandats constitutionnels comme Mamadou Tanja. Prix Mo Ibrahim 2021, Issoufou Mahamadou a marqué la vie politique nigérienne et fortement impressionné les acteurs majeurs de la diplomatie à l’échelle mondiale, avec son rôle de médiateur de la CEDEAO, de président de haut niveau d’une mission des nations unies de plaidoyer, de négociation et de mobilisation des ressources financières pour l’Afrique et le Sahel.
Enfin, le président Mohamed Bazoum est celui qui ose, celui que le pouvoir n’a pas changé le discours, avec un verbe cru et direct. Le président qui brave les préjugés sociaux et affirment ce que tous les autres leaders n’osent dire mais le pensent tout bas.
De tous ces anciens Présidents vivants, du démocrate à l’ambitieux, de l’audacieux à celui qui ose, il y a bien une bonne leçon d’engagement politique à tirer de la synthèse des quatre. Ces attitudes bien différentes en apparence appellent de notre part une grande capacité managériale pour mixer le tout et tirer la substance au profit d’une société en refondation.
Le Général Tiani pourrait ainsi à son tour réaliser un projet quelconque avec la moisson que la COLDEFF donnera. Il pourrait bien construire par exemple un hôpital militaire ou un hôpital pédiatrique, qui servira à sauver les enfants Nigériens.
L’expérience de tous ces anciens Présidents vivants, tout comme ceux qui sont morts peuvent être utiles au CNSP pour faire une bonne Transition. Au-delà des les toutes considérations partisanes, le Niger doit puiser les ressources de ses propres compétences pour résoudre efficacement ses propres socio-économiques et politiques.
Dr ABOUBAKARY MOUKIMOU MOURANA
Grand officier de l’ordre de mérite du Niger
Commandeur de l’ordre des palmes académique ou Niger
Chevalier de l’ordre national du Niger
Observateur de la scène politique