La crise sécuritaire au Sahel avec ses conséquences désastreuses, sociopolitiques et économiques ignorée par les Nations Unies plus d’une décennie a fini par lui revenir en pleine figure, d’autant plus que l’organisation mondiale chargée d’assumer la responsabilité et la garantie de la paix collective dans le monde vient d’être rattrapée par ses propres erreurs et invitée au cœur de celles-ci si elle n’en fait pas partie à se ressaisir et prendre ses responsabilités, parce que les trois pays membres de la confédération de l’AES le lui demandent. Ainsi, toujours rejetée par mépris, la crise sécuritaire au Sahel s’invite désormais au plus haut sommet du monde, via l’interpellation de l’organisation des Nations Unies sur le cas de l’Ukraine, ce qui pourrait bien mettre à nu la bonne ou la mauvaise foi de New-York sur la situation au Sahel.
Si l’existence de l’organisation des Nations Unies (ONU) est utile et peut encore servir la cause de la paix collective dans le monde, c’est sera l’occasion offerte pour elle de le démontrer aux trois pays membres de la confédération de l’Alliance des États du Sahel (C-AES) via sa saisine officielle au conseil de sécurité le 19 Août 2024 dernier, à travers une lettre conjointe des chefs de la diplomatie du Burkina Faso, du Mali et du Niger. Dans cette saisine, les ministres des Affaires Etrangères de la confédération de l’Alliance des États du Sahel « dénoncent et condamnent fermement », « le soutien ouvert et assumé du Gouvernement de la République d’Ukraine au terrorisme international, en particulier au Sahel », précisent-ils.
Les ministres des trois pays membres de la confédération de l’Alliance des États du Sahel pointent d’un doigt accusateur l’implication de l’Ukraine, notamment son choix délibéré de soutenir le terrorisme international au Sahel, où la bataille de Tinzaouatene a révélé la main rageuse de l’Ukraine dans la formation, la dotation des drones à l’ennemi, ainsi que l’appui en matière des renseignements à celui-ci. Les ministres des Affaires Etrangères de la confédération de l’AES demandent au conseil de sécurité des Nations Unies de prendre ses responsabilités afin de prévenir les actions subversives soutenues par l’Ukraine au Sahel et qui menacent la stabilité de la région, sinon celle de tout le continent africain.
L’urgente solution à envisager par les Nations Unies pour rester crédibles !
Lestrois États membres de la confédération de l’Alliance des États du Sahel attendent de l’organisation mondiale qu’elle assume sa première responsabilité consistant à préserver la paix collective au service des États du monde, en activant les outils de prévention et notamment en traînant chaque État membre sous l’arbre à palabres avant de lui renvoyer à sa responsabilité par une communication officielle et personnalisée qu’il se ressaisisse. Les trois pays de la confédération de l’AES veulent en clair que le conseil de sécurité des Nations Unies « tire les oreilles à l’Ukraine ».
À défaut de stopper l’avancée de la Russie sur le continent africain, malgré le soutien ferme et massif de l’Occident à celle-ci, dans sa guerre contre la fédération de la Russie afin de freiner son avancée, le pays de Volodimir Zelenski s’invite partout en Afrique où Poutine dispose des intérêts géostratégiques évidents. Ainsi se délocalise la guerre russo- ukrainienne en plein Sahel déjà empêtré dans la crise sécuritaire, au vu et au su d’une communauté internationale qui ne cesse d’étaler sa légendaire hypocrisie aux yeux du monde, tant que certaines puissances qui tiennent ses rênes et tirent les ficelles ont des intérêts géostratégiques à protéger.
MOUSSA NAGANOU