Le meilleur lendemain s’annonce à sa veille ; dit un adage populaire africain. La fin de l’année 2022 augure un envol de la lutte contre la corruption au Niger.
L’enquête diligentée par la Haute Autorité à la Lutte contre la Corruption et les Infractions Assimilées (HALCIA) sur les soupçons de fraudes sur le concours d’entrée dans la Section Spéciale des Ecoles Normales d’Instituteurs est allée très vite. A La vitesse de la lumière, dira-t-on. Aussitôt, l’institution dirigée par Mai Moussa Elhadji Basshir saisie de cette affaire que ses limiers sont partis à la fouille et ont confirmé malheureusement les soupçons. Le dossier bouclé à ce niveau est transmis à la justice qui, à son tour, ne s’est pas faite attendre. A cette date, six (6) personnes sont placées sous mandat de dépôt ; a annoncé M. Chaïbou Moussa, Procureur de la République près le Tribunal de Grande Instance Hors Classe de Niamey, dans une sortie récente, au sujet de cette affaire.
Les investigations sur ce dossier se poursuivront ; a déclaré, à cette occasion, M. Chaibou Moussa, qui, il faut le rappeler, quelques jours auparavant, était revenu sur des dossiers pendants devant la justice dont les traitements sont attendus par les Nigériens. A cette occasion, le Procureur de la République près le Tribunal de Grande Instance Hors Classe de Niamey a dit que ces dossiers connaitront bientôt leur épilogue. Il s’agit, entre autres, des affaires « Ibou Karadjé », « SOPAMIN » (« Société de Patrimoine des Mines du Niger »), « CNTPS » (« Compagnie Nationale de Transport des Produits Stratégiques »).
D’après M. Mai Moussa Elhadj Basshir, président de la HALCIA, s’exprimant à l’occasion de la célébration de la journée mondiale de la lutte contre corruption, son institution a fait parvenir au Président de la République une cinquantaine de dossiers dans le cadre de la lutte contre la corruption et d’infractions assimilés dont une trentaine a déjà atterri à la justice. 2023 s’annonce donc prometteuse en matière de lutte contre la corruption.
‘’S’il y a diligence dans le traitement judiciaire des affaires scabreuses, cela va avoir certainement un effet dissuasif, et donnera le sentiment d’une justice efficace et équitable’’ ; estime un acteur de la société civile pour qui « plus la justice est lente, plus elle donne l’impression de privilégier une catégorie de citoyens ». La lenteur est en effet un des reproches à l’encontre de la justice nigérienne ressassée dans les causeries. Ce cri de cœur est entendu par le Président de la République Mohamed Bazoum qui a placé la gouvernance judiciaire au cœur de son programme, en vue d’une plus grande efficacité de la justice nigérienne. Pour le Chef de l’Etat, il n’y a pas une autre manière de lutter contre la corruption que de sévir contre ses auteurs.
OUMAROU KANE