Le Niger organise depuis lundi 5 décembre à Paris une Table Ronde des bailleurs de fonds et des partenaires sous la présidence du Chef de l’État, Mohamed Bazoum et en présence de plusieurs membres du gouvernement. Cette table ronde fait suite à celle tenue en 2017 à Paris dont le but était le financement du Plan durable de Développement Économique et Social (PDES 2017 -2021).
Le président Mohamed Bazoum a profité de son discours pour faire un bilan de cette première table ronde qu’il a trouvée globalement satisfaisante, malgré les défis rencontrés dans sa mise en exécution, à cause notamment des chocs exogènes multiples intervenus à mis chemin. « Ce succès, nous le devons au soutien et à l’amitié de tous nos partenaires, qui ont bien voulu accompagner le Niger dans son combat pour la résilience et le développement.
Ce succès nous le devons aussi, et surtout, au courage du peuple Nigérien. En effet, dans la mise en œuvre du PDES 2017-2021, nous avons dû affronter quatre (4) principaux chocs : le choc sécuritaire, le choc sanitaire lié à la Covid19, la baisse des prix de nos principaux produits d’exportation (uranium et pétrole), et les effets du changement climatique. A ces chocs, s’ajoute le défi structurel de la démographie au Niger dont la complexité est bien connue ».
Cette « opération de charme » de l’exécutif nigérien va s’articuler autour du thème suivant « Niger : Terre d’accueil et d’opportunités ». Pendant deux jours, plusieurs acteurs se rencontreront pour découvrir les propositions de ce futur pays émergent dont les opportunités leur seront présentées par les autorités compétentes choisies à cet effet.
Sont concernés par cette rencontre les bailleurs de fonds dont la BADEA, la BAD, le groupe de la Banque mondiale et plusieurs investisseurs venus prospecter les opportunités du Niger. La présente table ronde est plus ambitieuse que la précédente.
En témoignent les objectifs quantitatifs assortis des plans et stratégies élaborés en amont : « réaliser un taux de croissance économique annuel moyen de 9,3%, un taux d’inflation inférieur à 3% et un déficit budgétaire global contenu, à moins de 3% ».
Pour atteindre ces objectifs le Niger devra mobiliser : « 29,62 milliards d’euros, soit environ 30 milliards de dollars américains et donc autour de 20. 000 milliards de francs CFA. Ce montant est composé de 13,35 milliards d’euros de dépenses publiques sur ressources propres de l’Etat, 10,28 milliards d’euros attendus des PTF et 5,99 milliards d’euros du secteur privé ».
Cette initiative du président Mohamed Bazoum est à louer, car tout pays véhicule sa propre image. De cette table ronde, il ressort aussi de réelles capacités des dirigeants nigériens à construire son image nationale par une communication adéquate auprès de ses partenaires potentiels, en vue de susciter un réel intérêt vis à vis de ses opportunités.
En effet, les bailleurs de fonds, encore moins les investisseurs potentiels ne sont pas toujours au fait des mutations spécifiques et internes qui ont marqué le pays depuis quelques décennies. Une nouvelle image du Niger faisant de lui, un pays émergent fait ses petits pas et remonte en surface en Afrique, grâce notamment aux offensives diplomatiques et communicationnelles propres aux grands leaders.
ABOUBACAR SOUMAÏLA