Contrairement au Niger, ses deux voisins de l’Ouest et du Nord, notamment le Burkina Faso et le Mali peinent à redresser leur pays sous une emprise terroriste et cela perdure encore. Il faut dire qu’au Burkina Faso et au Mali, à chaque jour suffit sa peine !
Fada-Ngourma et Dori, les deux grandes capitales respectivement des régions de l’Est et du Sahel burkinabè hébergent chaque jour un afflux massif des populations de deux régions, en fuite pour chercher refuge pour sauver leurs peaux. Commerçants, agriculteurs, éleveurs, revendeurs, marchés hebdomadaires, tous craignent pour leurs vies au quotidien.
Les groupes terroristes en interdisant la tenue des marchés hebdomadaires dans les villages de l’empire terroriste, ont au même moment institué aussi de fait, des marchés de vente du bétail volé, depuis le Nord Mali, en passant par la partie centrale du pays et ce, jusqu’au Burkina Faso voisin. Parallèlement, les groupes armés ont institué et mainenu un business autour des crimes et abus avec une complicité à peine voilée d’autres habitants de la zone déjà vassalisée, mais sans maître.
A côté des marchés institués de fait pour vendre du bétail volé, des armes de guerre se vendent aussi, de l’or, du matériel divers de détection, des produits pharmaceutiques fraudés, des engins roulants (motos, voitures, tricycles), de la cigarette, du carburant fraudé (essence, gasoil, pétrole), des accessoires entrant dans les travaux d’orpaillages, des tenues vestimentaires à connotation religieuse (voile noir), bref une économie criminelle en pleine croissance et jouissant de tous les avantages dans un paradis fiscal improvisé, avec tous les crimes associés, en l’absence d’un Etat quelconque ni au Burkina Faso ni Mali.
Les villages se vident de leurs populations, en fuyant les représailles des complices et la crainte des terreurs. Toute personne en possession d’un minimum de biens ou services devient une cible supposée des groupes terroristes.
L’Est et le Nord du Burkina Faso, tout comme le Nord et le Centre du Mali constituent aujourd’hui un vaste territoire sans gouvernement, une étendue à perte de vue d’un empire sans empereur et où une économie criminelle prospère et se développe impunément. Les groupes djihadistes sur des motos attaquent et pillent les villages chaque jour.
Ils enlèvent des agriculteurs et des éleveurs possédant du bétail et qui refusent la complicité. Les groupes armés volent des troupeaux de bœufs et décrètent des impôts sur les biens à certains propriétaires. Dans les pays qui échappent à cette économie criminelle comme le Niger ou les pays du golfe de Guinée (Ghana, Bénin, Togo, Côte d’Ivoire), malgré les menaces, les terroristes usent des stratégies d’embuscades pour viser leurs cibles.
MOUSSA NAGANOU