C’est un élogieux discours à la Nation devant les membres de deux chambres réunies des députés et
sénateurs ivoiriens que le président Alassane Ouattara a laissé apparaître son grand optimisme aux
yeux des ivoiriens. Ses compatriotes découvrent ce Mardi 18 Juin un président de la République sûr
de ses « prouesses » politiques et économiques, mais surtout convaincu d’avoir gagné le cœur de ses
concitoyens, au point de marcher sur un terrain politique totalement conquis, sinon acquis à sa
cause.
Contre toutes attentes, c’est la douloureuse question de l’indépendance de la justice qui depuis la
crise ivoirienne des années 2000 est brandie comme un véritable progrès au cœur des challenges de
la Refondation de la nouvelle Côte d’Ivoire, qui selon le président impose aujourd’hui respect et
admiration, tant au plan national qu’international. C’est ainsi que la lutte pour concrétiser cet idéal
de réussite a abouti à des réformes profondes au sein de l’appareil judiciaire à en croire Ouattara,
lorsqu’il affirme que « nous sommes aujourd’hui dans un État de droit où les lois s’appliquent à tous,
l’Etat exerce son autorité sur l’ensemble du territoire national ».
Quant au plan économique, la Côte d’Ivoire après 13 années de « règne d’ADO » a enregistré des
scores remarquables, malgré le contexte difficile de crise de toutes formes qui secouent encore notre
monde. Le bien-être des ivoiriens se serait profondément modifié avec en filigrane des perspectives
heureuses qui augurent d’un bel avenir à la postérité.
Quant à la question de sa candidature, il a préféré la renvoyer à une autre « session », sous fond de
blagues au goût ironique. Pour l’opposition ivoirienne, proche de l’ancien président Gbagbo Laurent,
le discours du président Ouattara devant les parlementaires les a laissés sur leur faim, d’autant plus
qu’il n’a pas abordé la question d’éligibilité de leur leader.
Pourtant, selon le PPACI, parti de Laurent Gbagbo faire l’autruche sur cette question revient à mettre
la quiétude sociale des ivoiriens en péril lors des échéances électorales prochaines de 2025. A la
lumière des analystes politiques, la galaxie Gbagbo s’est profondément auto- détruite, depuis le
retour de son mentor dont les agissements seraient en grande partie responsables de la déconfiture
de son propre camp. Alassane Ouattara, sait qu’il fait face désormais à une « opposition sans âme »,
en pleine déroute ayant perdu la confiance de beaucoup d’ivoiriens, lui offrant ainsi sur un plateau
d’or un boulevard pour se maintenir davantage au pouvoir et ad vitam æternam.
Comme dans nombre de pays africains, la leçon n’est jamais assimilée pleinement par l’opposition
qui préfère faire cavalier seul face à un mastodonte au pouvoir qui a déjà pénétré toutes les sphères
des couches sociales, au point de préparer des élections tropicalisées et gagnées d’avance.
L’opposition se noie dans des discours creux, assortis de stratégie vaine pour son incapacité à réaliser
une union véritable de ses forces politiques, en les dispersant alors qu’elles sont déjà maigres, au lieu
de les mutualiser contre la redoutable machine du RHDP, déjà prête à broyer toutes formes de
résistances sur son chemin, tel un rouleau compresseur.
Pratiquement, aucune force politique ne peut résister à la déferlante force réunie autour du
rassemblement des houphouetistes pour la démocratie et le progrès (RHDP).
ABOUBACAR SOUMAILA