Déjà une trentaine de corps de personnes en état de décomposition avancée
repêchés au large de Dakar par la marine nationale Sénégalaise et les opérations de
recherche continuent activement. L’identification de ces corps reste encore un grand
défi, alors que l’on indique que la pirogue macabre contenait une centaine de
candidats à l’émigration à son départ de Mbour.
Cette découverte macabre se révèle alors même que les parents, amis et
connaissances pleurent encore à travers le continent, les 39 morts, des personnes
toutes péries lâchement dans une embarcation de fortune partie de Mbour, au Sud
de Dakar pour une destination incertaine, vers une Europe toujours admirée de loin,
surtout d’Afrique, par une jeunesse en désarroi dans son propre pays, mais une
Europe inatteignable, injoignable, intouchable des pieds, insaisissable des mains. Et
pourtant, les jeunes Africains ne désespèrent pas et se portent candidats à
l’émigration à chaque occasion obtenue de s’accrocher sur une pirogue menant vers
l’Europe, une destination incertaine et improbable pour un choix ultime pour eux,
d’autant plus qu’ils fuient la misère offerte, la seule réservée à eux, par une classe
politique Africaine incapable de transformer leurs pays en chantier de
développement offrant du travail à chaque jeune, d’où qu’il se trouve sur le continent,
hélas !
Que de l’austérité contre les populations et la jeunesse, et ce, depuis les
indépendances proclamées sur papier, il y a plus de 60 ans de cela. La seule
solution pour beaucoup de jeunes de se jeter soit dans l’océan pour espérer se
retrouver un jour sur la côte européenne vivants ou au désert pour réussir une
traversée aussi improbable que l’océan, à défaut de s’immoler au feu, après s’être
aspergé de l’essence et ce, pour fuir la misère quotidienne offerte par la
gouvernance politique à l’intérieur de chaque pays Africain.
Voilà pourquoi, la migration clandestine continuera, malgré les morts qui
s’enchaînent de plus en plus sur les côtes africaines. À l’autre bout du monde rêvé
par les jeunes migrants africains, ceux qui survivent se retrouvent dans les mains
des garde-côtes pour les chanceux, dans la traite humaine moderne, les religieux ou
dans le grand banditisme avant de mourir comme moins qu’un humain sous les
services des multiples bourreaux.
(M. N. ) Mouryyaniger.com