Après plusieurs mois de repos forcé suite à un accident vasculaire cérébral, l’épidermique Choguel Maiga a repris ses fonctions de Premier ministre de la transition à la suite du décret signé par le Colonel Assimi Goita et qui abroge la mesure de nomination de son intérimaire Abdoulaye Maiga. Ce dernier reprend son ancien portefeuille de l’administration territoire avec cette fois-ci un bonus de taille : le statut d’unique ministre d’Etat du gouvernement de transition. Un statut stratégique à plus d’un titre.
Le retour de Choguel Maiga aux affaires a été favorablement accueilli par une bonne partie de l’opinion publique malienne à qui ses harangues et ses diatribes anti-françaises, anti-CEDEAO et anti-MINUSMA, doublées à ses discours panafricanistes volontairement populistes avaient manqué.
La question que d’aucuns se posent aujourd’hui est de savoir si Choguel Maiga a changé ou pas ? Va-t-il continuer sur la même dynamique qui l’a mis au devant de l’actualité malienne voire panafricaine ? La maladie a-t-elle eu raison de ses ardeurs et de sa détermination ? Ces questions trouveront probablement leurs réponses à la faveur de sa prochaine communication. Les dossiers sur lesquels Choguel Maiga sera attendus sont nombreux. Mais le plus immédiat est incontestablement cette affaire des 46 militaires ivoiriens détenus au Mali et qui sont accusés d’avoir voulu déstabiliser la transition. Un dossier que son successeur a géré, mais qui pourrait peut-être rapidement évoluer à la faveur de son retour dans l’arène politique.
Mais, de l’avis de nombreux analystes, il est peu probable que le Premier ministre malien se soit assagi après plusieurs mois de convalescence, en raison de la forte pression des milieux populistes sur la transition de son pays. Il peut même selon certains avis donner le coup d’envoi de sa reprise de fonction par une déclaration incendiaire à l’encontre de la France qui est pratiquement devenue le principal « ennemi » de la junte au pouvoir.
Le retour des discours populistes est d’autant plus vital pour Choguel Maiga, que son intérimaire est déjà en embuscade suite à son obtention du statut de ministre d’Etat qui lui confère de fait, le rôle de potentiel gestionnaire de la primature en cas de rechute ou de disgrâce.
La nomination d’Abdoulaye Maiga comme ministre d’Etat pourrait également constituer une façon pour la junte de tenir en respect Choguel face à d’éventuelles velléités de jet de pavés dans la mare. En effet, en froid avec ses anciens amis du M5-RFP, critiqué par le président du Parlement de transition Malick Diaw pour la conduite du programme gouvernemental, Choguel va incontestablement marcher sur des œufs.
Ses prochaines sorties seront scrutées à la loupe afin de déterminer le signe sous lequel sera axée sa reprise de fonction.
GARE AMADOU