Les populations de la Communauté Économique de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ont ardemment espéré détruire les barrières monétaires entre elles et faire le business en usant d’une seule monnaie commune, l’ECO. Elles ont rêvé voyager de Niamey à Abuja sans se soucier de taux d’échange FCFA–NAIRA, tout comme de Monrovia à Accra sans penser à l’échange DOLLAR (Libérien) –CEDI.
Malheureusement, leur espoir s’est dissipé dans la nature comme une bouffée de fumée de cigarette. L’ECO est étranglé par les gynécologues à l’état de fœtus en 2019.
Le Nigéria, première puissance économique du continent africain, constitue la colonne vertébrale de l’économie Ouest-africaine, car elle a plus de 70 % de produit brut interne de la sous-région. Si l’ECO avait survécu, la période anténatale et avait vu le jour, les pays de la CEDEAO n’allaient plus aussi se soucier de faire des échanges au niveau macro en faisant recours au Dollar américain.
Ils auraient eu facilement accès au marché mondial, puisque l’ECO aurait dû s’imposer comme monnaie internationale en circulation dans les quinze pays de la CEDEAO.
L’initiative africaine de développer les échanges intracontinentaux (Zone d’Échange Continentale Africaine) a permis aux deux frères et voisins, le Niger et le Nigéria, d’innover et de soulager les populations de l’Afrique de l’Ouest.
Le Niger a mis en place le système de transfert d’argent inédit qui couvre les pays de la zone de l’Union Monétaire de l’Afrique de l’Ouest (UEMOA) et certains pays dont le Nigéria et le Ghana. Le Nigéria quant à lui, a développé un système de payement au niveau macroéconomique pour le continent.
Ce système va permettre aux banques de faire des transferts intracontinentaux. Au niveau microéconomique, le e-naira (Naira virtuel) facilite déjà des transactions financières sans être sur le territoire nigérian. Il est couramment dit « nul ne peut imposer ses propres lois au marché. Soit on doit obéir à la volonté du marché ou périr ».
La monnaie nigériane s’est imposée d’elle-même dans les sous-régions de l’Afrique centrale et l’Afrique de l’Ouest. A l’interne, le NAIRA permet au plus de 200 millions de nigérians de faire des échanges commerciaux.
Les pays frontaliers, majoritairement francophones ont autour de 100 millions de citoyens qui font le commerce avec la première puissance économique africaine. Les autorités nigérianes estiment qu’une somme de 2. 600 milliards de NAIRA est hors du système bancaire. C’est dans le but d’avoir le contrôle sur la monnaie et de préparer la transition vers un marché digital, avec peu des billets en circulation, que la Banque Centrale Nigériane (CBN) s’engage à faire de modification sur les billets de 200 ; de 500 et de 1000 Naira.
Ces reformes vont aussi permettre de réduire les activités économiques des groupes djihadistes qui, comme les citoyens ordinaires, font des transactions en NAIRA.
Les Nouveaux billets (visibles en pièces-cijointes) ont été présentés au président de la République Fédérale du Nigéria, Muhammadu Buhari, le 23 Novembre 2022. Le public aura officiellement accès aux nouveaux billets à partir du 15 décembre 2022. Les anciens billets (en pièces-ci jointes) et les nouveaux seront ensemble sur le marché jusqu’au 31 janvier 2023.
Cela veut dire que les anciens billets ne seront plus acceptés ni par les commerçants et ni par les banques à partir du 1er février 2023.
Les rêves des autorités nigériennes, de la Première République et de la Septième République commencent à voir jour comme les premiers rayons du soleil au petit-matin. Ces rayons qui chassent l’obscurité de la nuit donnent chaque jour espoir à la population de la CEDEAO : un jour, La population de la CEDEAO va aussi avoir sa propre monnaie.
Seul le temps nous dira comment la conception d’une monnaie commune Ouest-africaine survira la conspiration des gynécologues, impérialistes et néocolonialistes, qui ne veulent jamais que le continent africain ait sa propre monnaie. Mais, l’Afrique de David Diop est convaincue qu’un jour, elle enfantera sa propre monnaie.
Dr. Mohammed D. UMATE
Spécialiste des Relations Internationales,