La date du 13 Juin 2023 restera gravée dans les annales de l’histoire des relations entre la France et l’Afrique en lien avec les tirailleurs sénégalais, qui ont pris part aux côtés de la France aux guerres mondiales grâce à l’exposition photographique du burkinabè Waren Sare au Centre culturel franco nigérien Jean Rouch.
Une exposition qui a révélé à la fois le talent du photographe burkinabè et sa passion à « rendre visibles les invisibles », selon le thème tant expressif de cette exposition dont le discours de l’exposant était empreint de beaucoup d’émotions et surtout distillant des leçons de vie, en particulier en destination d’une jeunesse africaine aujourd’hui, qui a besoin des repères.
Waren Sare parcourt les pays qui encore hébergent ces monuments de l’histoire entre la France et ses colonies afin de ressusciter le passé, de réintégrer les braves guerriers que furent ces anciens combattants qui sans un travail de mémoire pourraient tomber dans l’oubli. Les photos prises au Burkina Faso, au Niger, au Bénin ont permis de reconstituer un passé faisant d’elles une véritable archive pour les chercheurs futurs.
Le faible niveau d’instruction du photographe passionné est une démonstration émouvante de la contribution que peut apporter tout citoyen à son pays et même à l’humanité entière. L’itinéraire de Waren Sare depuis son village au Burkina Faso est un véritable parcours de combattant, surtout lorsqu’il nous apprend que sa mère a dû vendre une chèvre à 3000 f pour qu’il parte à Ouagadougou, la capitale pour acheter son premier appareil photo afin de réaliser son vœu de devenir photographe.
Cette information qui incarne une étape décisive dans l’atteinte de la mission de ce grand photographe a suscité beaucoup d’émotions chez les visiteurs et rehaussé grandement la valeur de l’exposant. Le discours du directeur du CCFN et celui de l’ambassadeur la France au Niger n’ont fait qu’encenser le photographe et mis en exergue les immenses valeurs que recèle une telle vocation, voire une mission pour la sauvegarde de la mémoire de ces valeureux combattants communément appelés « tirailleurs sénégalais ». ABOUBACAR