Lundi 3 juillet 2023 marquera sûrement une étape cruciale dans l’histoire politique du Sénégal gagné depuis quelques mois par des violences, en grande partie liées à la question du 3è mandat du président Macky Sall. Si la constitution du Sénégal ne s’oppose pas à une telle initiative du président sénégalais, c’est surtout son opportunité qui interpelle les démocrates soucieux d’une alternance politique afin que tout président ayant pris goût au pouvoir ne s’y accroche et se transforme au fil du temps en autocrate.
C’est ainsi pour ne pas succomber au principe de Lord Acton (1834-1902) qui dit que « le pouvoir tend à corrompre, le pouvoir absolu corrompt absolument » que des sénégalais se mobilisent énergiquement et s’opposent pour freiner les ardeurs du président Macky Sall à ne pas s’engager dans une aventure d’un 3è mandat. Ayant assimilé à tort ou à raison la modification de la Constitution par le président Macky Sall, comme l’une des prémisses à l’exécution du projet du troisième mandat, l’opposition sénégalaise sous la houlette de Ousmane Sonko ont décidé à maintes reprises de battre le pavé en vue de dénoncer ce projet liberticide devenu à leurs yeux un secret de polichinelle.
Cumulé au procès de l’opposant Ousmane Sonko, le procès d’intention du 3è mandat à l’égard de Macky Sall a causé beaucoup de torts, de dégâts et l’on déplore plusieurs morts. C’est pour mettre ainsi fin aux suppurations des opposants que le président de la République du Sénégal a initié un dialogue politique dont les conclusions lui ont été remises récemment.
Aussi, a-t-il profité de l’occasion pour fixer une date au peuple sénégalais pour se prononcer sur sa position face à la question du 3è mandat ? Ce lundi 3 juillet 2023, lors d’un discours à la Nation Macky Sall répondra sans ambages à son avenir politique qui sûrement embarquera le Sénégal soit dans l’accalmie politique par son refus de se présenter à nouveau aux présidentielles de 2024 ou dans l’incertitude d’un lendemain par son entêtement à briguer un 3è mandat.
Déjà ses partisans l’exhortent à se représenter à un3è mandat. Va-t-il comme l’ont fait certains présidents à l’image de Mamadou Tandja du Niger s’appuyer sur la demande du peuple (en réalité ses partisans) pour succomber à leurs desiderata ? Où v-t-il récupérer cette demande du peuple à son avantage pour marquer les esprits en acceptant de céder sa place à un dauphin donnant ainsi la chance à un autre compatriote de diriger le Sénégal ?
Ces deux options ont toutes des conséquences sur le Sénégal. La première est porteuse de crises politiques et risque de jeter Mack Sall dans la poubelle de l’histoire, en cas d’échec comme le professeur Alpha Condé. La seconde par contre constitue la voie royale pour l’accès à l’honneur au plan international, à l’instar du président nigérien Issoufou Mamadou aujourd’hui considéré comme une icône. Il n’est pas exagéré de dire qu’aujourd’hui Macky Sall tient un pan essentiel de l’avenir sinon le destin du pays de la Teranga au bord du précipice.
MOUSSA NAGANOU