Drôle de situation que vit aujourd’hui la France au Niger depuis la fin de l’ultimatum fixé à l’armée française de quitter le territoire nigérien, ce 2 Septembre 2023 assorties d’une menace d’expulsion. Certes, la France du président Macron n’est pas à sa première épreuve face à la demande d’un pays d’exiger le départ de ses troupes positionnées sur le territoire.
Le cas du Mali illustré par la fin de l’opération Barkhane et celui du Burkina Faso voisin qui a emboité le pas au Mali par l’expulsion de la force française Fabre ont sérieusement porté un coup dur à la présence des troupes françaises au Sahel dont le but est selon l’Elysée de lutter contre le terrorisme.
Il n’est donc pas étonnant de voir le Niger désormais sous la direction du général Tiani reproduire le même schéma, d’autant plus que les mêmes griefs adressés à la présence militaire française au Mali et au Burkina Faso prospèrent aussi dans le camp des autorités militaires nigériennes, à savoir : l’inefficacité d’une tel déploiement militaire voire sa nuisance due aux forts soupçons de complicité avec les terroristes qui pèsent sur lui.
Face donc au déni de réalité encore de mise dans la réaction de l’Elysée qui se couvre du <<manque de légitimité des militaires au commande du Niger>>, renforcé aussi par une véritable arrogance affichée par le président Macron à l’endroit des nigériens ,la société civile a mobilisé dans tout le pays les populations pour maintenir la pression sur les bases françaises notamment à l’entrée de l’escadrille depuis ce 2 Septembre 2023 date butoir de l’ultimatum. Mais comme toute fronde sociale, on avait espéré qu’elle décline subitement après avoir atteint son point culminant, en entraînant dans son sillage l’abandon total de la lutte.
C’était sans compter sur la détermination des populations nigériennes soutenues et mues par un objectif commun, de se débarrasser désormais de la présence des militaires français sur son territoire à l’instar de l’ambassadeur français Sylvain Itté devenu persona non grata.
Mais, à l’évidence, les meneurs de ces manifestations gigantesques d’une ampleur jamais égalée dans l’histoire du pays de Diori Hamani ont compris et implémenté un principe fondamental qui régit toute évolution d’un phénomène et son maintien qui se résume à son entretien par l’apport des forces dans cesse renouvelées, et ce sans. C’est le prix à payer pour amener même les plus récalcitrants de l’Elysée à se rendre à l’évidence que la solution salutaire et plus honorable pour la France, consiste à négocier un délai raisonnable pour faire ses valises pendant qu’il n’est pas encore tard. Aussi, quatre coins de ce monde on a assisté à une mobilisation sans précédent de l’histoire du Niger grâce aux compatriotes qui ont réuni des fonds en soutient à ce mouvement de libération de la terre de leurs ancêtres.
Du reste, faire l’autruche ne changera pas d’un iota la détermination du peuple nigérien voire des africains désormais épris de liberté envers et contre tous. Ça confirmera tout simplement les propos de Hama Amadou, Autorité Morale du parti Modem Lumana, a affirmé récemment que <<la France se ridiculise au Niger>>, à moins que sous la présidence de Macron le ridicule ne tue plus au regard des multiples humiliations de rejet subies par la Métropole qui ne lui ont visiblement pas permis de revoir sa copie.
ABOUBACAR SOUMAILA