La guerre entre les deux généraux au Soudan ne semble plus attirer l’attention de la communauté internationale depuis quelques temps, et cela au profit de celle de l’Ukraine contre la Russie. Après plusieurs tentatives de négociations et de recherche de trêves menées par certains pays dont l’Arabie Saoudite, les États-Unis sous les auspices des Nations-Unies, visiblement rien n’a marché et aucun respect des accords consentis entre les parties.
C’est dans cette situation d’absence de solution que l’Afrique veut désormais jouer sa partition dans la crise ukrainienne après l’échec de celle soudanaise à Djouba, au Sud Soudan. Si l’Afrique joue sa propre partition dans la guerre russe en Ukraine, sans avoir jusqu’ici affiché une position commune depuis le début de l’invasion russe en Ukraine, il y a plus d’un an, une mission de paix menée par six dirigeants africains pourrait se rendre très prochainement « dès que possible » à Kiev et à Moscou pour tenter de «trouver une solution pacifique » au conflit.
Le président Sud-africain, Cyril Ramaphosa, a fait l’annonce de l’envoi de cette mission, incluant outre son pays, le Sénégal, la Zambie, le Congo, l’Ouganda et l’Égypte.Vladimir Poutine et Volodymyr Zelensky ont « accepté de recevoir la mission et les Chefs d’État africains, à Moscou et à Kiev ».
Les pays africains ont été moins unanimes que les grandes puissances occidentales à dénoncer l’invasion russe en Ukraine depuis février 2022. Des pays comme le Sénégal et l’Afrique du Sud se sont ainsi abstenus à l’ONU lors du vote d’une résolution condamnant la Russie, en vue de garder une position médiane, digne de foi.
L’annonce d’une mission africaine pour la paix intervient un jour après le début de la tournée de Li Hui, un haut diplomate chinois, en Ukraine, en Russie et dans d’autres pays comme la Pologne, la France et l’Allemagne pour discuter d’une « solution politique » au conflit. Cette tournée de Li Hui, représentant spécial pour les affaires eurasiennes et ancien ambassadeur chinois à Moscou, intervient plus de deux mois après l’annonce par Pékin d’un plan de paix controversé, qui appelle à une désescalade progressive de la violence.
L’Afrique réussira-t-elle à accomplir cette mission avec succès, là où beaucoup d’autres pays ont échoué ? Pour l’instant, seule l’histoire détient en main la plupart des secrets de la fin de ces deux sales guerres, qui justifient encore le degré d’aveuglement de l’homme moderne.
SOULEYMANE OUSMANE