Le Parlement européen est depuis 48h en pleine tourmente suite à une enquête qui a révélé que des députés européens ont pris des pots de vins de la part du Qatar, afin de taire les critiques sur les violations des droits de l’homme concernant les chantiers de construction des infrastructures qui accueillent actuellement la Coupe du monde 2022. Ce qui fait dire à certains analystes que ce sont les donneurs de leçons qui sont ainsi éclaboussés.
Ainsi, la vice-présidente grecque Eva Kaili interpellée vendredi 9 décembre par la police belge dans le cadre de cette scabreuse affaire. Elle a été inculpée et écrouée dimanche 11 décembre. On apprend que le domicile bruxellois d’Eva Kaili a été perquisitionné vendredi 9 décembre dans la soirée. Les enquêteurs y ont découvert de « sacs de billets ». En outre, la presse belge affirme que le pére de a députée a été pris également en flagrant délit de transport d’une importante somme d’argent « dans une valise ». 3 autres personnes soupçonnées dans cette affaire, ont également été écrouées.
Des révélations qui suscitent d’autant plus d’émois que l’Union européenne s’est faite le chantre de la promotion de la gouvernance au point où l’aide qu’elle accorde à certains pays est conditionnée par la prise de mesures draconiennes pour lutter contre la corruption. Ainsi, c’est l’argument principal avancée pour retarder l’entrée de l’Ukraine dans l’UE est celui de la corruption qui gangrène sa société, la sphère politique y compris.
Pour les pays du tiers monde, les exigences de bonne gouvernance font partie des critères mis en avant par l’UE pour conditionner ses appuis budgétaires ou les financements des projets de développement. Cette affaire quasi honteuse voire humiliante pour l’Union européenne risque d’avoir des conséquences néfastes sur l’image de l’institution. Les détracteurs de l’UE auront à cœur joie de jeter la pierre sur l’institution qui fait face à l’affaire de corruption la plus grave de son histoire. La Russie qui est en pleine confrontation avec l’UE dans la cadre de la guerre en Ukraine, ne se privera pas de cette aubaine offerte sur un plateau d’or, pour enclencher une propagande anti-UE à travers ses relais partout dans le monde.
Comment exiger des gages de bonne gouvernance quand on n’arrive pas soi-même à servir d’exemple ? Surtout qu’il est admis que l’on doit surtout prêcher la vertu par l’exemple.
Cependant, des sanctions que prendra l’institution parlementaire dépendra l’appréciation générale et définitive que l’opinion publique se fera de cette embarrassante affaire. Reste à savoir si cela suffira a éteindre ce malaise qui est déjà grand aussi bien au sein de l’union, qu’au sein de ses partenaires à travers le monde.
GARE AMADOU