L’assassinat des journalistes au Cameroun est pratiquement érigé en saison. La saison des assassinats de journalistes au Cameroun bat son plein donc et vient encore de livrer à la communauté internationale sa nouvelle victime, et ce, quelques mois seulement après le crime contre le journaliste Martinez Zogo. C’était le 17 janvier 2023, que Martinez Zogo était enlevé en pleine rue, à Yaoundé. Le 22 janvier, soit 5 jours après son enlèvement, c’est l’horreur qui a été constatée, le corps de ce célèbre animateur radio était retrouvé mutilé, provoquant ainsi une vive émotion au Cameroun et dans le reste du monde.
L’enquête ouverte au sujet de l’assassinat de Martinez Zogo n’a toujours pas livré ses secrets, même quatre mois, lorsqu’un autre journaliste Anye Nde Nsoh, a été encore froidement abattu au pays du président à vie, Paul Biya dans la soirée du 7 Mai 2023. Le journaliste Anye Nde Nsoh a été abattu par des hommes armés alors qu’il se trouvait dans une buvette. Ce second assassinat vient alourdir les rapports entre les différents acteurs de la vie sociopolitique au Cameroun et laisse les citoyens en émoi.
Anye Nde Nsoh a été assassiné à Bamenda dans la région du Nord-ouest. Il était journaliste à Dream FM, une radio qui émet depuis Bamenda.
Pour l’heure, le meurtre n’a pas été encore revendiqué et les raisons qui sous-tendent cet acte odieux demeurent inconnues. L’année 2023 est particulièrement meurtrière pour les journalistes au Cameroun déjà tristement célèbre pour sa mauvaise réputation en termes de respect des droits de l’homme et d’expression, depuis le règne de Paul Biya en 1982.
Les menaces sont légion dans ce pays où le métier de journaliste est mis sous coupe réglée par les autorités profondément réfractaires à tout son de cloche qui tranche avec la pensée (unique) du chef. Pourtant, on avait espéré un sursaut de conscience des autorités camerounaises, face au tolet général suscité par l’assassinat du journaliste Martinez Zogo.
Mais force est de constater que cette stratégie de la terreur à l’égard des hommes de médias commence à s’enraciner dans les mœurs politiques des gouvernants qui désormais sont décidés à étouffer dans l’œuf toute contestation, toute liberté voire la manifestation de la vérité sur des sujets jugés dérangeants pour les princes au pouvoir. Outre, la tristement célèbre réputation d’un des pays les plus corrompus au monde, le pays de Roger Milla, jadis rendu célèbre par son football développe une autre image qui le rapproche inexorablement des rangs des pays voyous où règne en maître la terreur.
MOUSSA NAGANOU