De toute la géopolitique du continent africain, celle du Sahel inquiète plus d’un observateur averti. En cause, les crises se multiples au plan politique, économique et socioculturel, avec surtout la montée de l’extrémisme violent, associant religion et revendications politiques autour des ressources économiques, en déliquescence.
Au plan politique, les extrémistes violents ou groupes armés sans aucun projet d’envergure politique mais alliés aux forces politiques tapies dans l’ombre de la société profonde dénoncent par leur complicité soit l’incapacité des gouvernements à assurer la sécurité, en termes de quiétude sociale, de garantie d’emplois, d’exploitation des ressources champêtres et animales locales, d’accès aux services sociaux basiques pour s’attaquer aux autres, soit appellent à l’alliance avec la Russie en dénonçant la présence des forces étrangères. Cela participe à une campagne voire une propagande visant à atteindre le vivre-ensemble au quotidien dans une vaine tentative de troubler l’ordre public, à cause des conflits permanents autour des ressources partagées (animales, en eau ou champêtres) disponibles.
Une réalité de terrain, qui se caractérise en milieu rural à l’Ouest du pays (zone des trois frontières) par des vols du bétail, des attaques ciblées, des enlèvements des personnalités religieuses ou celles incarnant une certaine respectabilité locale, des attaques des marchés locaux. Cela se justifie par une détention illégale des armes à feu par des personnes dans certains milieux ruraux, comme en témoigne les recettes des patrouilles des services de défense et de sécurité, via leur bulletin hebdomadaire.
Au plan économique, la naissance d’une « économie criminelle » apparait curieusement jour, avec la commercialisation du bétail volé, des carburants fraudés, de la drogue, des armes et des gadgets religieux comme des voiles et accessoires, en témoignent des citoyens. De l’argent sale, de la fausse monnaie, des motos, des armes blanches circulent dans un contexte de peur permanente, notamment dans la zone des trois frontières, impliquant fortement les territoires du Burkina Faso et le Mali, où il n’y a aucune présence de leurs forces de défense et de sécurité.
Au plan socioculturel, l’on veut monter comme aux enchères, la culture de l’intolérance dans certaines localités, où les extrémistes se rendent de temps en temps, par la complicité d’autres personnes. « L’achat et le port obligatoires des voiles noirs pour les femmes et un habillement taillé sur mesure, soit un pantalon coupé jusqu’aux genoux est exigé aux hommes », est le principal message laissé aux populations lors de la visites des extrémistes violents, mêlant banditisme et religion, à dessein.
Mais les nigériens quant à eux se nourrissent de la tolérance religieuse et culturelle au quotidien dans leur ensemble, à travers tout le pays. Chaque communauté consomme la culture de l’autre dans une symbiose permanente au Niger.
Il est bien vrai que l’islam est la religion de l’écrasante majorité des nigériens. Un islam en harmonie avec les cultures locales et jamais en conflit avec nos pratiques coutumières dans toutes leurs déclinaisons comme par exemple en matière de famille, mariage, succession, prières, funérailles, cuisine, coutures, commerce, vente, achat, tenue vestimentaire etc.
Au plus haut sommet de l’Etat, l’émergence de la gouvernance démocratique de la société est la principale source de stabilité institutionnelle au quotidien. Cela impacte verticalement, directement et utilement sur le plan politique, économique, socioculturel, administratif et même sécuritaire.
Le président de la première alternance démocratique du pays, Mohamed Bazoum en est pleinement conscient et prend toujours le taureau par les cornes, en se mettant au four et moulin chaque jour pour que les Nigériens dorment en paix et se réveillent avec la même bonne haleine.
Il passe ainsi pour un président du dialogue aux yeux de toutes les forces politiques et même celles opposées à son régime. Il n’hésite guère à s’y rendre dans la localité la plus reculée de son pays pour apporter un climat de paix.
Il a déjà bouclé la boucle avec le tour du Niger et reste toujours débout pour reprendre son chemin dès que sa présence est nécessaire sur les zones déjà visitées, d’autant qu’il évalue lui-même souvent, la réalité de terrain et de visu l’efficacité de la stratégie projetée au profit du bien être de ses compatriotes. Les défis du Sahel, c’est une solution qui épouse une approche globale ou intégrée à 80% d’investissement d’ordre socioéconomique et à 20% d’ordre militaire.
Une réalité palpable aujourd’hui et dont le président Mohamed Bazoum a compris bien avant tout le monde. Réfléchissez juste sur son programme politique et ses actions de tous les jours, pour s’en apercevoir.
MOUSSA NAGANOU