La Vision du président Tiani n’est pas une simple promesse de
campagne d’un homme politique poussé par le zèle de ses militants,
mais une profession de foi bien inspirée, traduisant les aspirations
profondes d’un peuple trahi, détourné et dérouté du vrai chemin de son
destin national qui s’est engagé depuis le coup d’Etat du Juillet 2023
derrière ses dirigeants, en mouvement d’ensemble pour réhabiliter sa
dignité et se libérer définitivement de l’esclavage politique ou socio-
économique. Ainsi, plus rien ne sera comme avant, la rupture d’avec le
passé doit se sentir dans la gouvernance de la société au quotidien,
comme au temps par exemple du conseil militaire suprême (CMS) du
Général Seyni Kountché et ses camarades pour la justice sociale,
l’équité, l’égalité, le travail, le partage du progrès, la fraternité, la
cohésion sociale, la paix collective etc.
Pour nous, « qui aime bien, châtie bien » ! Surtout que le CNSP est
aujourd’hui l’incarnation des espoirs des Nigériens après tant d’années
de trahison, de désolation, d’injustice et la vision du président Tiani est
« la Constitution » marquée de marbre la traduction des intérêts
supérieurs de la Nation via ses quatre axes stratégiques et prioritaires
pour réaliser les aspirations réelles des populations attendues depuis les
indépendances en 1960.
Il faut bien évidemment des hommes justes, intelligents et intègres pour
la concrétisation rapide des quatre (4) axes prioritaires sur lesquels
repose la vision Tianienne, dont notamment « le renforcement de la
sécurité et de la cohésion sociale ; la promotion de la bonne
gouvernance ; le développement des bases de production et
l’accélération des réformes sociales ». Cela obéit forcément à un travail
sérieux, des techniciens disciplinés, tout aussi intelligents et surtout
travailleurs. Lire aussi [Niger : Face à l’immobilisme du
gouvernement, le CNSP, sévir ou périr ?]
Mais aujourd’hui, la plupart des ministres du gouvernement Nigérien ont
montré leurs limites au bout d’un an seulement à la tête de leurs
départements ministériels caractérisés déjà par l’immobilisme, l’absence
d’initiatives, l’absence de visibilité, l’absence de différence avec l’ordre
ancien, l’absence de rupture, comme si le principe de la souveraineté
nationale n’avait pas de sens encore au pays du Général Tiani et comme
si la cohésion sociale manifeste, ainsi que d’autres actions patriotiques
n’avaient jamais été exprimées de la plus belle manière, à travers tout le
Niger par des mobilisations ou des contributions diverses. Des ministres
réellement incapables de se hisser à la hauteur du discours du Chef de
l’État, le Général Abdourahmane Tian, lui qui a promis de conduire le
peuple à la réalisation de ses plus profondes aspirations, sans trahir et
sans travestir les intérêts supérieurs de la Nation.
Un an d’exercice a suffi pour montrer que l’attelage est à bout de souffle,
en témoigne la visibilité du seul Pareto 20/80 au sein du
gouvernement, ses actions aussi remarquables et son essoufflement
palpable. Le Pareto s’affiche à l’œil nu, lorsque dans une équipe censée
réaliser un travail collectif dans l’harmonie, seulement 20% des membres
abattent le plus gros boulot et les 80 % font de la figuration, pour ne pas
dire un décor institutionnel, exactement comme c’est le cas du
gouvernement Nigérien en place.
À cause de cette situation déplorable, les différents camps des forces
politiques se battent dans les réseaux sociaux avec des invectives
frôlant la délation, en mettant les défis du gouvernement au centre de
leur polémique. On transforme ainsi des sujets d’intérêts communs, des
débats censés être sérieux en conflits de crochets, comme la cherté de
la vie (denrées alimentaires, céréales, transports en commun ou
urbain), le chômage, la précarité, la pauvreté, l’absence d’innovation du
gouvernement, l’absence des réponses appropriées à certains défis, la
mauvaise réponse à d’autres etc., bref la vision « Tchadienne », telle que
déclinée dans le livre du même nom, est violée de moult façons et en
appelle à un sursaut du CNSP avec des hommes et des femmes
réellement à la hauteur des enjeux du moment !
C’est pourquoi d’ailleurs, le remplacement du ministre du Pétrole à
travers un réaménagement technique au sein de l’équipe
gouvernementale le Samedi 17 Août dernier, avait sans doute suscité ou
même donné un brin d’espoir aux citoyens Nigériens, bien habitués à ce
que les Chefs d’Etat continuent par le passé à garder en fonction des
personnalités dont leur incompétence est apparue ouvertement aux yeux
de l’opinion nationale, parce que simplement les équipes
gouvernementales tenaient juste sur des accords politiques putatifs
(nuls), fragiles, pour ne pas dire sur un fil de rasoir ! Mais le
gouvernement du Général Abdourahmane Tiani a ainsi exprimé les
signes d’une rupture avec le remplacement spectaculaire observé le
Samedi 17 Août avec la nomination d’un enseignant chercheur rompu à
la connaissance du droit privé, à la charge du Ministère du Pétrole, Dr
Sahabi Oumarou pour ne pas le désigner.
Regard des citoyens sur la gouvernance du CNSP !
Aujourd’hui, plus d’un an dans l’exercice du pouvoir d’État, les citoyens
Nigériens que nous avons rencontrés racontent certains à visage
découvert et d’autres sous l’anonymat, en dressant leurs bilans à eux,
via leurs opinions dans la conduite des affaires de leur pays (c’est le
sens de leur devoir citoyen et un moyen d’exprimer leur patriotisme par
leurs parts de vérité). « Après s’être débarrassé des ennemis, des
envahisseurs, des pilleurs de nos ressources, des pileurs des richesses
de notre pays, il est temps maintenant qu’on profite de nos propres
richesses », estiment les voix les plus critiques au régime du CNSP ;
lorsque d’autres saluent les mesures sociales prises au plus haut
sommet de l’Etat au profit des populations sur la santé et l’essence.
« Pour l’heure, les mesures d’allègement des peines des populations
prises par le Général Abdourahmane Tiani dans le domaine de la santé
et les réductions des prix de l’essence doivent être effectives », insistent
des groupes de personnes, en vive discussion sous un hangar. « Pour
l’essence, toutes les stations respectent visiblement les réductions des
prix à la pompe, mais il faut bien vérifier leurs pompes pour savoir si
elles sont aux normes, parce que les gens là sont malins ! », s’exclame
un homme qui prétend bien s’y connaître dans les affaires du carburant.
« Il faut surtout que des équipes techniques et des citoyens puissent
suivre et contrôler l’application idoine des mesures de réductions pour
les prestations sanitaires dans les hôpitaux publics », insistent un autre
citoyen. Beaucoup de citoyens craignent l’injustice et insistent beaucoup
sur la juste application des mesures sanitaires de baisse des prix
accordées par le Chef de l’État, le Général Abdourahmane Tiani.
Explications, justifications et critiques !
À l’issue de notre longue enquête chez les citoyens de toutes catégories,
en milieu urbain comme en milieu rural, les avis sont à l’évidence divers,
variés, communs ou divergents, selon les angles de la gouvernance et
surtout selon le niveau des citoyens et les centres d’intérêt de chaque
groupe cible. Les citoyens du monde rural saluent pour leur part les
conditions leur ayant permis de poursuivre la campagne agricole, surtout
dans l’Ouest du pays, où cela n’était pas évident.
Beaucoup des ruraux affirment d’ailleurs que « la tête du Chef de l’État
est pleine de chances pour les citoyens Nigériens, au regard de
l’abondance de la pluie cette année 2024 », commente un paysan, les
sourires aux lèvres. « L’abondance de pluie est un grand signe de
bonheur et de richesses, de progrès pour la société en Afrique et la
sécheresse est un mauvais signe, un signe d’échec, un signe de de
souffrances et des malheurs pour le monde », explique et justifie dans
une grande convivialité un autre vieux, entouré de gens qui gesticulent
en remontant le temps pour expliquer comment les dirigeants politiques
africains d’avant gouvernaient la société des hommes.
Selon lui, on ne confiait jamais le pouvoir au leader dont « la tête n’est
pas favorable à la pluie ». Changement climatique, actions néfastes de
l’homme sur la nature, dégradation de l’environnement, phénomène El
Nino, rien de tout cela n’est pas la cause des sécheresses, de la
pauvreté ou de l’abondance pour les Africains, d’autant plus que les
croyances restent fortes sur une vision traditionnelle purement africaine,
même si elles paraissent abandonnées et les interprétations tout aussi
strictes.
Critiques et récriminations des citoyens des villes contre le
gouvernement !
« Quelques fois, on oublie même que c’est un régime militaire qui
gouverne le pays, tellement les actions, les décisions ou les indécisions
sont lentes et traînent souvent comme avant », se désole un observateur
de la scène politique déplorant la lenteur habituelle, qui prévaut toujours
dans certaines administrations publiques. Et pourtant, plus rien ne sera
comme avant, à en croire un autre citoyen, impatient d’en découdre avec
les « voleurs des richesses du Niger pendant plus de dix ans », regrette-
il.
Dans plusieurs domaines, le gouvernement Nigérien est attendu avec
des résultats qui doivent exprimer un changement. La plupart des
commentateurs comparent en observant de loin la situation du Niger
avec celles du Burkina Faso ou du Mali, où, ce sont aussi des militaires
qui gouvernent là-bas.
Mais beaucoup de citoyens sont embarrassés par la bureaucratie de
l’administration nigérienne, à laquelle ils tiennent les gouvernements
pour coupables, sinon responsables. Beaucoup d’observateurs
dénoncent encore de nombreux handicaps de l’administration se
manifestant par la paresse, le désordre, l’absence du sérieux, le
copinage, le népotisme, l’absentéisme et la non maîtrise des effectifs etc.
Difficiles pour les critiques de relativiser !
Très peu arrivent à relativiser la gouvernance bien comparable qui
prévaut au sein des trois pays de la confédération de l’Alliance des États
du Sahel. D’autant plus qu’à la jeunesse du Capitaine Ibrahim Traoré et
au calme olympien du Colonel Assimi Goita, les citoyens opposent
volontiers la maturité et la sagesse du Général Abdourahmane Tiani
pour tirer des conclusions soit hâtives, soit émotionnelles ou opiniâtres
mais très souvent peu raisonnées ou peu argumentées, à cause
notamment de la mauvaise appréciation des données du contexte
sécuritaire certes commun et de l’approche de la gouvernance holistique
(globale) au Niger et au Mali, tandis qu’au Burkina Faso c’est encore
l’approche 100% militaire, qui prévaut.
Les sociétés africaines n’ont pas connu une même dynamique
d’évolution dans le temps et l’espace, en particulier au Sahel, selon les
systèmes privilégiés par les différents gouvernants après les
indépendances. Parce que face aux menaces politiques de rébellions
armées par exemples au Niger et au Mali, les dirigeants politiques
Nigériens avaient développé diverses approches pour en prendre en
charge, mais des menaces politiques que le Burkina Faso par exemple
n’avait pas connues.
Aujourd’hui encore, face aux menaces terroristes, les trois pays ont
réussi à mettre en place la confédération de l’Alliance des États du Sahel
(C-AES) pour mutualiser leurs moyens militaires en vue de mener une
lutte commune implacable contre le terrorisme pour assurer une
sécurité, une paix collective au profit des trois Etats membres. Même si
les décideurs, les acteurs majeurs ou les institutions sont similaires et
comparables, l’intelligence politique quant à elle n’est jamais exprimée
sur le terrain de la même manière pour les mêmes résultats recherchés
de la gouvernance.
À quand, un gouvernement plus dynamique et plus cohérent ?
Certes, le Niger est sous le magistère d’un régime militaire d’une
gouvernance centrée sur la reconquête de la souveraineté nationale et
de la mobilisation des forces politiques panafricaines. Mais au sein du
gouvernement, la cohérence de l’action gouvernementale peine à
s’exprimer et piétine comme au temps de la gouvernance des partis
politiques.
Au sein du gouvernement conduit par le Premier ministre Ali Mahaman
Lamine Zeine, il n’y a pas plus de trois ministres suffisamment aguerris
et réellement actifs sur le principal axe de l’engagement pris par le
président Nigérien, le Général Abdourahmane Tiani tiré de sa vision. Le
Général Mohamed Toumba assume les affaires Intérieures au point
d’ériger son engagement, en une véritable diplomatie des Affaires
Intérieures.
C’est lui qui assume fermement la sécurité à l’intérieur des frontières du
Niger, au point de symboliser la souveraineté sécuritaire de l’intérieur de
son pays, à l’image de sa rigueur payante appliquée aux frontières
Niger-Nigéria, Niger-Benin, Niger-États-Unis et tout le reste. Dans cette
dynamique pratique du Général Mohamed Toumba, il y a quelque chose
de réellement harmonieux et de façon palpable avec la vision du Chef de
l’État, le Général Abdourahmane Tiani Tiani et du conseil national pour la
sauvegarde de la patrie (CNSP).
Aujourd’hui, bien que la frontière Niger-Benin soit encore fermée, le
calme et le sentiment de confiance reviennent peu à peu et la zone
semble se stabiliser. Les illusions et les émotions de Patrice Talon ont
fini par laisser place à la réalité apparaître au grand jour sur la résilience
du Niger et de son peuple face aux intérêts vitaux pour lesquels le pays
n’a jamais reculé.
Aussi, en tant que civil, le Premier ministre Ali Mahaman Lamine Zeine a
su techniquement hisser le Niger à un rang honorable, au sein des États
du monde et des institutions financières internationales vis-à-vis de ses
engagements financiers. Cela participe d’une dynamique de la
souveraineté nationale affirmée au plan financier et institutionnel à
l’extérieur du pays, il reste seulement à promouvoir cette image dans le
reste du monde, une mission régalienne, qui incombe entièrement à la
diplomatie.
Mais sur ce même registre, la dette intérieure pèse aujourd’hui encore
excessivement très lourd sur les citoyens Nigériens, comme un fardeau
insoutenable, un goulot d’étranglement qui tient les nationaux en laisse.
Une situation en apparence vide, sans acteur, alors qu’un ministre des
Finances à la hauteur des attentes devrait savoir prendre en charge ce
volet aussi régalien pour apurer cette dette afin de donner aux citoyens
Nigériens un souffle et venir renforcer sa résilience.
Les conséquences d’un tel flottement gouvernemental !
Le flottement, c’est d’abord le sommeil quasi-total de beaucoup de
Ministères exactement comme au « temps du partage du gâteau
national » incarné par les régimes civils. Les ministres de Seyni
Kountché n’étaient pas aussi absents auprès des populations et le
service public toujours lent, voire improbable, du fait de la bureaucratie
comme c’est le cas encore actuellement au Niger (la paresse, le
copinage, les parents, amis et connaissances, le problème épineux de la
maîtrise des effectifs, le désordre, l’absentéisme, le clientélisme, la
gestion des fonctionnaires retraités).
Autre conséquence, c’est le manque de cohérence et l’harmonie ressenti
par les citoyens pour lesquels le service public est rendu et l’on continue
à maugréer le même sentiment traduit par les gouvernements civils. Le
manque de visibilité de l’action gouvernementale, notamment sur l’offre
d’emplois et de nouvelles perspectives heureuses est toujours perçu par
les jeunes chômeurs en milieu urbain comme un sérieux défi à relever,
avec une demande d’implication du Chef de l’État sur ce volet, alors
même que le pays devrait être transformé en un vaste chantier
d’opportunités, après un an de gestion militaire.
Enfin, à l’exception des décisions importantes prises par le Chef de l’État
et présentées par la voix retentissante et imposante du ministre Porte-
parole du Gouvernement, le Colonel-Major Abdourahamane Amadou,
les autres ministres manquent d’initiatives, encore moins d’audace.
Même le relais explicatif n’est pas garanti pour être effectué par la
communication institutionnelle mais par la presse privée Nigérienne sur
les plus importantes décisions présidentielles pour éclairer la lanterne
des citoyens, en cette période de guerre asymétrique et de
manipulations multiples afin de donner des outils d’analyse aux
populations et d’exprimer sa propre fierté légitime. À suivre.
MOUSSA NAGANOU