Cette question mérite d’être posée aujourd’hui, au regard du contexte sécuritaire, qui prévaut dans la sous région Ouest-africaine et au Sahel avec comme conséquence des attaque terroristes fréquentes dans des pays comme le Mali, le Burkina Faso et aussi le Niger. Mais comparativement à ses voisins malien et burkinabè durement éprouvés par la pandémie du terrorisme, le Niger fait figure d’exception, avec son havre de paix, dans cet océan d’insécurité.
La stratégie nigérienne de lutte contre le terrorisme a permis le déploiement de plusieurs forces sur des zones névralgiques du pays. C’est ainsi, que l’opération Almahaou à Ouallam, Tanli I, II et III sur la zone des trois Frontières en mutualisation avec le Burkina Faso de Roch Marc Christian Kaboré, l’opération Faraouta Bushia, à Maradi au Centre du pays et la force multinationale mixte (FMM) à Diffa sont autant d’opérations mises en branle par l’État du Niger, en parfaite coopération avec ses différents partenaires dans le but d’éradiquer le fléau du terrorisme.
Une évaluation à mi-parcours de l’impact de la présence de ces forces dans des zones stratégiques révèle la capacité de dissuasion réelle de cette présence militaire. Certes, elles n’ont pas la prétention de tendre vers le risque zéro dans un contexte de guerre asymétrique, d’autant qu’elle est menée par un adversaire capable de se muer au sein des populations.
C’est malheureusement le vide offert aux criminels à Makonlondi, dans le Gourma nigérien que la ville de Makalondi a récemment été victime d’une attaque terroriste, le commissariat spécial de police a été incendié par un groupe jihadiste, en provenance du Burkina Faso voisin, où il n’y a aucune présence de force de sécurité capable de tenir tête. Le bâtiment a été pillé et incendié. Heureusement qu’on ne déplore aucune perte en vie humaine.
Mais une leçon essentielle à tirer de l’adage qui dit que « la nature a horreur du vide » devrait aussi interpeller les autorités nigériennes, afin de combler immédiatement ce vide en créant une «opération Pimpindjoa» pour faire corps avec l’esprit des populations locales dont cette expression inspirée de la langue locale désigne le tourbillon. C’est une nécessité absolue face à la menace terroriste, qui provient désormais du «parfait No man’s Land» confortablement installé chez le voisin burkinabè.
C’est donc impérieux pour couper l’herbe sous les pieds d’éventuels terroristes toujours à l’affût de failles sécuritaires, caractéristiques de certaines régions comme le Mali et le Burkina Faso pour ne pas les désigner. C’est malheureusement le cas de Makonlondi dont la récente attaque devra être perçue comme une alerte, un coup de semonce, à l’endroit des autorités sécuritaires nigériennes.
Heureusement, que dans les cas pareils, la réaction des autorités nigériennes a toujours été marquée par la spontanéité, à la hauteur de la menace réelle et ce conformément à l’engagement du président de la République, Mohamed Bazoum à défendre bec et ongle l’intégrité du territoire national du pays.
ABOUBACAR SOUMAÏLA