Décidément, ce n’est plus Paris qui dicte les modalités des décisions à prendre aux nouvelles autorités militaires de Niamey. Malgré l’acceptation de la France à rapatrier son ambassadeur Sylvain Itté de Niamey, l’interdiction de survol de l’espace aérien nigérien imposée aux avions français pèse lourd la mise en application de la volonté du président Emmanuel Macron de rapatrier son ambassadeur expulsé du pays du Général Tiani.
Dans ce jeu de dupes, entre la CEDEAO, la France et les nouvelles autorités militaires nigériennes, Emmanuel Macron a décrété tout seul de la fin du bras de fer qu’il avait provoqué en instrumentalisant les Chefs d’Etat de la CEDEAO sans moyens propres de guerre, à s’engager tout de même derrière la menace d’une intervention militaire pilotée à distance par la France. En décidant unilatéralement la fin de sa rébellion contre les nouvelles autorités du Niger, sans obtenir en amont la levée d’interdiction de survol à l’espace aérien nigérien, Macron vend la peau de l’ours à ses compatriotes français avant de l’avoir abattu.
Et ce, après avoir mis les Chefs d’Etat de l’organisation communautaire Ouest Africaine CEDEAO en conflit majeur avec leurs concitoyens à travers le continent. Depuis la prise des sanctions contre le pays du Général Tiani et la menace d’intervention militaire pour soit disant libérer le président Mohamed Bazoum et le rétablir dans ses fonctions présidentielles.
Il va falloir que le président Emmanuel Macron se confesse littéralement auprès des populations africaines contre lesquelles il a brandi une menace d’intervention militaire sous le couvert de la CEDEAO depuis pendant plus de deux mois d’affiliée. Aussi, il faudrait à Macron de se dépouiller de sa fougue inutile et contre productive en termes des résultats diplomatiques.
Alors qu’il souffre déjà d’une très grave baisse de sa côte de popularité, le président français, Emmanuel Macron multiplie les fautes à l’échelle du continent africain. D’ores et déjà, c’est plutôt la suite du discours d’Emmanuel Macron évoquant le retrait de ses soldats et de son ambassadeur à Niamey, en acte concret officiel signé des autorités légitimes de Paris qu’attendent le Général Abdourahmane Tiani et ses camarades pour ouvrir les barrières de sortie aux 1500 soldats français.
Ainsi Niamey attend des actes sérieux de la part de Paris pour concrétiser le retrait en bon ordre des soldats français dans un cadre légal. Pour les nouvelles autorités militaires de Niamey donc, il est inutile de claironner partout à travers le monde mais il faut vite mettre en œuvre un cadre légal sérieux prenant en compte la réalité politique du terrain au Niger et plus largement au Sahel
MOUSSA NAGANOU