C’est fait et cette fois-ci de façon flagrante ! Le nouveau monde configuré par l’avènement de nouvelles puissances économiques à l’échelle mondiale est désormais en marche avec ses allures empreintes de menaces qui nous rappellent l’époque de la guerre froide suscitée par la deuxième guerre mondiale.
On croyait l’empire russe définitivement enterré par l’avènement du mono-polarisme avec pour chef de file les Etats Unis d’Amérique qui tel un mentor dirige l’ensemble du bloc occidental ,en dictant sa loi au reste du monde qui est tenu de se plier aux desiderata d’un ordre mondial établi et gravé dans le marbre des relations internationales.
Mais Vladimir Poutine est déterminé à briser ce statut quo depuis maintenant près de deux décennies, en multipliant des démarches envers ces pays qu’ils jugent être toujours sous le joug du colonialisme. Il se pose en iconoclaste vis à vis de l’ordre mondial et multiplie les discours visant à confirmer les menaces de l’Occident contre les pays du Sud toujours dépendants d’un paternalisme affiché.
On reconnaît par là l’homme fort du Kremlin, Vladimir Poutine qui organise ce Jeudi 27 Juillet le sommet Russie -Afrique dans un climat qui rappelle l’époque où le monde était dominé par les deux blocs, en l’occurrence la guerre froide caractérisée par des guerres entre les puissances économiques qui se déroulait essentiellement dans les pays du Sud.
« Pratiquement tous les États africains ont été soumis à une pression sans précédent de la part des États-Unis. Les ambassades françaises n’ont pas été inactives (…) et d’autres missions occidentales tentent d’empêcher ce sommet d’avoir lieu ».
L’histoire se répète encore pour les africains qui sont pris en étau entre les convoitises des grandes puissances de ce monde qui, tels des pantins orientent leurs destins à leurs guise, au gré de leurs intérêts. On assiste assez tristement à l’avènement d’un autre partage voire découpage du continent africain comme se fut le cas à la conférence de Berlin.
Sans « personnalité » propre l’Afrique subit les chantages des deux camps alors qu’elle recèle les infimes potentialités à l’origine de cette crise entre l’Occident et la Russie .Un véritable paradoxe toujours entretenue par l’inaction de tout un continent, enserré dans l’étreinte mortelle de la fatalité. Les dirigeants africains vont ils enfin se décider à prendre leur destin en main en dehors des influences étrangères, en retraçant leur propre voie ? C’est aujourd’hui face à cette question auquel tout le leadership africain devra faire face. Aussi, l’autonomie des décisions devra animer les instances africaines comme l’Union Africaine (UA) qui telle un seul homme se dressera contre l’hégémonie des grandes puissances économiques qui lui dénient toute sa capacité de décision en lui imposant des règles contraire aux intérêts des populations africaines.
Malheureusement, on assiste à des chantages des deux camps en témoigne la menace de la pénurie des céréales brandie par Vladimir Poutine en prélude à ce sommet de Saint-Pétersbourg. Poutine a encore préparé le terrain, les consciences pour justifier l’échec des participations des pays africains au sommet en accusant l’Occident de faire pression sur ces derniers, confirmant ainsi que les Etats dits souverains ne le sont que de nom.
ABOUBACAR SOUMAÏLA