Dans le cadre de la mise en œuvre de sa stratégie de lutte contre les groupes terroristes et le grand banditisme à ses frontières, le Niger vient d’activer sa réserve militaire. Et, les candidats se bousculent.
Le lundi 12 décembre 2022, le siège de l’Office National des Anciens Combattants et Victimes de Guerre (ONAC/VG) du Niger a servi de cadre à la cérémonie d’activation de la Réserve Militaire. Pour la première phase qui débute à partir de cette cérémonie, c’est mille (1000) anciens militaires qui seront recrutés pour le compte du Ministère de la Défense Nationale. Cet effectif viendra ainsi renforcer les capacités des Forces Armées Nationales. Aussi l’âge de la retraite sera rehaussé de 47 à 52 ans.
D’autres phases du même genre visant le même objectif suivront. Elles s’inscrivent dans la droite ligne de la politique sécuritaire du pays à faire monter en puissance des Forces de Défense et de Sécurité (FDS) nigériennes. L’augmentation des effectifs militaires est un engagement du Président de la République, Chef Suprême des Armées, Mohamed Bazoum en vue de répondre efficacement à la demande sécuritaire de ses concitoyens, de surcroît, ceux habitant le long des frontières sous menace terroriste.
Pays très vaste, d’une superficie de 1 267 000 km², le Niger fait face depuis plus d’une décennie à la cruauté des groupes terroristes dans le bassin du Lac Tchad et la zone dite des trois frontières (à l’Ouest), sans oublier le grand banditisme au Sud (frontière avec le Nigeria) et le Nord (région d’Agadez) transformé en zone de transit par des migrants illégaux et de trafic de stupéfiants. Ces défis sécuritaires énormes nécessitent un déploiement conséquent des FDS, d’où la décision d’augmentation des effectifs militaires et l’activation de la Réserve Militaire.
D’après une source du ministère de la Défense Nationale, les anciens militaires qui seront recrutés dans le cadre de la Réserve Militaire seront essentiellement affectés pour des missions de sécurisation des certains sites afin de libérer les éléments actifs des FDS qui seront eux affectés dans les opérations de lutte contre le terrorisme et le grand banditisme. Il s’agit donc d’une mise à disposition des anciens militaires afin de redéployer davantage les actifs.
C’est là le choix stratégique du Niger de faire appel à des professionnels que d’engager des volontaires sans aucune expérience ou d’autoriser et d’encourager la création des milices d’autodéfense communautaires qui peuvent se révéler désastreuses à la cohésion sociale. Cela permet non seulement de gagner en efficacité mais aussi d’économiser de l’argent, la formation des nouvelles recrues coûtant trop chère et prenant beaucoup de temps. Parallèlement, se poursuivront bien évidemment, les processus habituels et normaux de recrutement et de formation en vue de l’augmentation des effectifs des unités militaires et paramilitaires.
Pour l’appel à la Réserve Militaire, il faut faire remarquer que les candidats se bousculent depuis le lancement de l’opération le lundi 12 décembre 2022. La Réserve Militaire, rappelons-le, trouve son fondement dans le décret n° 2022-436/ PRN/ MDN du 25 Mai 2022 et la loi n°2020-065 du 03 Décembre 2020 portant Statut du Personnel Militaire des Forces Armées Nigériennes.
OUMAROU KANE