L’alliance des Etats du Sahel (AES) récemment scellée entre le Burkina Faso, le Mali et le Niger cristallise déjà l’espoir de la sous-région du Sahel depuis, le 19 Septembre dernier à Bamako. Les trois États, qui totalisent une importante population de près de 90 millions d’habitants constituent une ressource humaine sur laquelle les leaders des trois pays peuvent désormais compter pour planifier des politiques de développement durable.
La ressource humaine est le moyen disponible que les dirigeants africains ont souvent mal exploité, à cause des politiques publiques imposées d’ailleurs et qui ne prennent pas en compte les réalités du terrain. Alors que l’Afrique peut s’appuyer sur une ressource humaine locale disponible à bon marché pour lancer des grands travaux d’infrastructures socio-économiques, ses dirigeants s’inspirent plutôt des politiques inadaptées, qui laissent en oisiveté l’abondante ressource locale.
Les dirigeants de l’AES doivent huiler leur machine de coopération sur le plan économique et diplomatique pour lancer rapidement les projets des centrales nucléaires civiles dont celle nigérienne est même la plus avancée et de la matière première disponible avec plusieurs mines d’uranium en activité. En dehors du nucléaire civil, le train, ainsi le développement du transport doivent suivre pour désenclaver la sous-région géopolitique.
Aussi l’alliance des Etats du Sahel doit accepter de s’ouvrir à tout autre pays partageant les ambitions et les intérêts communs à l’initiative sous régionale. L’Algérie, la Mauritanie et le Tchad paraissent tous trois des alliés naturels avec leur positionnement géographique avec des avantages historiques et culturels communs au Sahel.
Les institutions sous régionales des forces politiques, économiques, intellectuelles et de la société civile doivent également former un pont d’échange entre elles pour mutualiser afin d’accompagner les dirigeants. C’est bien évidemment par les compétences que l’Afrique se construira sous les mains de ses filles et fils.
D’autant que les véritables priorités de l’alliance des Etats du Sahel doivent être la mobilisation des forces et des actions concrètes d’envergure. L’heure n’est plus aux tergiversations et aux conflits inutiles mais au travail et en s’appuyant la valorisation des ressources minières et pétrolières.
Dr ABOUBAKARY MOUKIMOU MOURANA
Grand officier de l’ordre de mérite du Niger
Président en exercice de l’ordre des Experts et consultants pour le développement de l’Afrique, ODECA Continental