Tiemogo Harouna et ses camarades ont porté l’ONG ADAH sur les fonts baptismaux il y a peu, en 2021 seulement mais déjà les puissantes vagues de leurs idées novatrices traversent le Niger de part en part, et insufflent une dynamique nouvelle à l’action humanitaire. L’innovation fait la différence chez les jeunes nigériens regroupés autour de l’ONG ADAH pour apporter leur appui, une contribution substantielle pour le développement de la société, en y apportant des solutions humanitaires directement tirées des réalités socioculturelles des populations locales.
L’organisationnongouvernementale nigérienneappui audéveloppementetàl’actionhumanitaire (ADAH) est sans nul doute, le fruit de nombreuses expériences certes, mais surtout une réelle prise de conscience des jeunes du terroir ayant compris que l’on n’est mieux servi que par soi-même et avec des mécanismes adaptés aussi bien au contexte du moment que de la réalité du terrain. Ainsi malgré la multitude d’organisations prétendument non gouvernementales qui affichent et brandissent des chiffres à leurs actifs, en termes d’aide humanitaire, très peu d’acteurs touchent leurs cibles, en parvenant à marquer pour modifier positivement les données du terrain.
Sur le terrain des crises ou des conflits, la vie se déroule et s’y déploie vigoureusement. C’est là aussi qu’il faut agir sans attendre pour aider à renforcer la résilience des populations locales, qui malgré la panique et la violence organisent une nouvelle vie, en s’inspirant des ressources socioculturelles locales.
L’ONG ADAH intervient, en appuyant les populations nigériennes dans une approche novatrice puisée des relations séculaires, des relations enrichies de brassage intercommunautaire renforçant les liens des populations transfrontalières. Les crises étant transfrontalières, les solutions obéissent également à des modes d’intervention globale qui intègrent par exemple des projets d’approche humanitaire concernant à la fois les populations installées de part et d’autre de la frontière.
Très peu d’acteurs humanitaires comprennent cet état de fait, d’autant qu’ils viennent sur le terrain avec des gros moyens certes, mais avec des réponses préfabriquées et inadaptées pour être efficaces. LONG ADAH a fini par tirer cette énorme conclusion pleine d’enseignements sur la question de l’efficacité des acteurs humanitaires malgré leur importance et les moyens qu’ils prétendent injecter au profit des populations vulnérables.
Ceci ajouté au mode de gouvernance politique dite << démocratique >> pratiquée dans l’espace du Sahel ont grandement contribué à exacerber les conflits et leurs corolaires de violences. Pour les inspirateurs de l’ONG ADAH, il est toujours nécessaire de comprendre le meilleur mécanisme de l’aide avant de l’effectuer pour atteindre le développement.
Pour y parvenir, la perception de l’aide en question par les populations locales est une nécessité absolue, avant toute intervention humanitaire. Qu’il s’agisse de la zone des trois frontières, du Nord du Mali, du Burkina Faso ou du Niger ou encore sur le bassin du Lac Tchad, les humanitaires qui n’ont pas étudié la perception des violences ou des conflits par les populations locales ne pourront guère efficacement intervenir pour changer la donne, en matière de développement humain. (À suivre).
ABDOUL WAHID MOUSSA