Bola Ahmed Tinubu est désormais investi président de la République fédérale du Nigéria pour prendre les rênes de la gouvernance politique au plus haut sommet de l’État et faire face au marasme économique du géant de l’Afrique, ainsi que les défis sécuritaires de la sous région. «En tant que président de la République fédérale du Nigéria, je m’acquitterai de mes devoirs et de mes fonctions, au mieux de mes capacités, fidèlement et conformément à la constitution», déclare le nouveau président lors de la cérémonie d’investiture.
L’investiture de ce septuagénaire (71 ans), Bola Ahmed Tinubu à la tête du pays le plus peuplé de l’Afrique de l’Ouest intervient suite à son élection dès le premier tour de la présidentielle du 26 Février 2023. Son investiture confirme et renforce davantage aujourd’hui la dynamique du retour du processus démocratique entamé depuis 1999 avec l’élection du président Olésegune Obasanjo.
Ainsi Obasanjo, Oumarou Yar Adua, Good Luck Jonathan, Muhamadu Buhari et Bola Ahmed Tinubu aujourd’hui, voici le fond de la galaxie des Chefs d’État élus démocratiquement, faisant la fierté politique du pays de l’homme le plus riche du continent, en l’occurrence Aliko Dangoté qui ouvre le Nigéria, ce géant socioéconomique de l’Afrique à la stabilité institutionnelle et politique, et ce, en vue de faire face aux défis de l’heure dans le monde. Plusieurs Chefs d’États dont le nigérien Mohamed Bazoum, le ghanéen Nana Akufo Ado, le Sud-africain Cyril Ramaphosa, du camerounais Paul Biya, du rwandais Paul Kagamé ont pris part à cette investiture à Abuja, ce lundi 28 Mai 2023.
L’ancien chauffeur de taxi puis comptable en Amérique, le nouveau président du Nigéria Bola Ahmed Tinubu a gravi bien des échelons lentement mais sûrement en construisant la toile de sa fortune économique et politique pour devenir milliardaire, sénateur, puissant gouverneur de Lagos, « faiseur des rois » et enfin président de la République fédérale de la première puissance économique d’Afrique. Pétri d’expériences, le nouveau président Bola Ahmed Tinubu comprend bien que les citoyens de son pays l’attendent « au tournant » sur la gestion des défis sécuritaires prégnants ainsi que le marasme économique lié à l’inflation du Naïra, la monnaie nationale de son pays.
Très présent dans la gouvernance sociopolitique et économique de son pays, en tant qu’homme du sérail, un très influent gouverneur de Lagos, le nouveau président Bola Ahmed Tinubu n’est pas un néophyte de la chose de l’État. Également très populaire, il bénéficiera probablement d’une bonne période de grâce des forces sociopolitiques et économiques pour asseoir son administration et insuffler son propre modèle de gouvernance.
L’investiture de Bola Ahmed Tinubu, une extension de la stabilité politique dans la sous région ?
Malgré les défis sécuritaires liés aux phénomènes terroristes surtout des branches de l’état islamique au grand Sahara ex Boko Haram devenu ISWAP, l’élection en Février dernier de Bola Ahmed Tinubu conforte bien évidemment l’alternance démocratique au Nigéria, le géant économique du continent et du coup redynamise la stabilité politique et institutionnelle dans cet espace sous influence des incursions des groupes armés terroristes. Le renforcement des institutions démocratiques au Nigéria voisin du Niger est déjà perçu comme un gage de stabilité pour le pays de Mohamed Bazoum, qui partage une très longue frontière, d’une zone économique et socioculturelle comprenant l’économie de trois régions s’étalant du Sud à l’Est dont Maradi, Zinder et Diffa.
Dans la zone économique de ces trois régions nigériennes, le NAÏARA, la monnaie nationale est utilisée comme une 2è monnaie dans les échanges commerciaux directs entre les populations de deux pays. Aussi, ce géant de l’économie de la sous région Ouest-africaine est un grand partenaire du Niger sur le plan socioéconomique, historique et surtout de la coopération énergétique.
La stabilité politique au Nigéria est donc perçue au Niger comme un véritable signe de paix, de sérénité de la région et un horizon rassurant pour une perspective économique. D’autant qu’il constitue le bastion et le principal verrou économique de la sous région depuis le Niger jusqu’aux deux Soudan en passant par le Tchad, le Cameroun et la Centrafrique qu’il faut nécessairement préserver des conflits inutiles.
MOUSSA NAGANOU