Quatre discours ont donné une vibration forte retentie depuis la tribune officielle des nations unies pour marquer la voix de l’Afrique dans le monde, assortie de ses frustrations, de la colère de sa jeunesse, de l’exploitation de ses ressources, de l’infantilisation de son peuple et de la perpétuation des drames humains à l’échelle du continent et des temps de l’impérialisme. Les discours du Colonel Mamadi Doumbouya de la Guinée-Conakry, de celui de Bassolma Bazie, le représentant du Burkina Faso, de celui d’Abdoulaye Diop, le représentant du Mali et de celui du Togo sont parfaitement synthétiques de la réalité du continent africain aujourd’hui, en particulier au Sahel, en Afrique de l’ouest, au Soudan et dans les grands lacs, les défis de l’impérialisme et de la fourberie de la communauté internationale en freinant ainsi les ambitions du continent.
Depuis la 77e Assemblée générale des nations unies de 2022, la voix de l’Afrique n’a plus baissé en intensité pour clamer avec force et détermination la libération des énergies des filles et des fils du continent noir et ce, exactement comme dans les années 1950, la veille des indépendances des colonies. La 78e Assemblée générale de cette institution à vocation mondiale n’a cessé de résonner très fort et avec d’intenses émotions senghoriennes pour rappeler les célèbres boutades du poète sénégalais vibrant d’énergie à travers les vers de son recueil de poèmes <<Chants d’ombre >>.
Seulement, aujourd’hui ce sont des officiers des armées africaines qui portent ces grands discours sur la tribune des nations unies ainsi que quelques rares intellectuels et dirigeants africains. C’est ainsi que le Colonel Mamadi Doumbouya président de la Transition guinéenne de Conakry a porté un discours très prononcé aux vibrations retentissantes à travers toute l’Afrique.
Le Colonel Doumbouya à vivement fustigé et rejeté en bloc l’infantilisation des africains en indiquant que ces derniers sont aujourd’hui suffisamment majeurs pour décider de ce qu’ils veulent. Ils ne sont ni pro ni anti mais profondément africain tout simplement désormais.
Le Niger qui n’a pas pu accéder à la tribune officielle des nations unies pour lire son discours en 2023 n’a plus à le regretter, parce qu’il a été largement pris en charge par le message fort retentissant de Bassolma Bazie, le représentant du Burkina Faso. Le représentant du pays des hommes intègres a convoqué la mémoire des leaders charismatiques africains et mondiaux anti-impérialistes et vivement dénoncé la fourberie ou encore l’injustice de la communauté internationale visant à réaliser une Libye bis contre le Niger.
Le représentant du Togo a surpris le monde entier par la lecture d’un discours sur la paix, et ce, en tant qu’un pays de paix. Le Togo a asséné une belle leçon du vivre ensemble à la communauté internationale qui ne semble plus garantir la paix aux citoyens du monde.
Le Togo affirme n’avoir jamais agressé un pays, encore moins servir de base arrière pour l’agression d’un autre pays. Un message fort qui traduit pour les nigériens l’attitude des pays comme le Benin, la Côte d’Ivoire et le Sénégal dans la volonté affichée des Chefs d’Etat de la CEDEAO à procéder par une intervention militaire pour rétablir la démocratie en terre africaine du Niger. Une option vue comme une véritable faute des dirigeants de la CEDEAO en préparation contre le pays d’Issoufou Mahamadou, pour en faire une Libye bis, alors même que la Libye de Kadhafi ne s’est pas encore remise de ses graves blessures et atteintes de la dignité de son peuple.
MOUSSA NAGANOU