Le temps d’ouvrir les yeux en Afrique !
Quand est-ce que les africains et leurs dirigeants seront au diapason de la géopolitique internationale? Chaque évènement d’envergure ou non est pourtant une opportunité pour les africains et leurs dirigeants de comprendre le monde et d’agir conséquemment à ses intérêts sociopolitiques et économiques.
Notre spécialiste maison au quotidien Mourya, en relations internationales, Dr Mahamadou Umaté a jeté un regard cru et inspirant pour éclairer non seulement nos lecteurs sur la réalité des relations internationales mais aussi de comprendre les enjeux de la géopolitique internationale. Il n’a levé son stylo qu’aux termes d’une vibrante partie de surprises réservées à l’Afrique qu’il démystifie clairement et nettement : « La Guerre Russo-ukrainienne et les Réalités des relations Nord-Sud : des Surprises Africaines ! » Unenécessaire contribution à lire absolument dans ce numéro de votre quotidien.
Une Afrique toujours surprise
Mais, c’est toujours la surprise pour l’instant, qui caractérise encore la gouvernance des États africains. Il n’y a ni intellectuels ni artistes, qui élèvent la voix pour alerter les dirigeants. Mais c’est seulement dans quelques rares pays que des forces politiques au pouvoir sont capables de faire face à un évènement géopolitique internationale en ordre uni, comme la Covid19, le terrorisme ou aujourd’hui encore la guerre russo-ukrainienne et de définir une conduite politique cohérente.
Une exception nigérienne ?
Le Niger est un cas rare, sinon une exception majeure. Pendant que le monde civilisé monte les enchères à travers les conséquences du conflit russo-ukrainien, autour de la farine du blé, du pétrole, du gaz, du transport, du commerce international, le Niger est resté calme pour organiser ses forces politiques autour de l’essentiel.
Les conséquences de la cherté de la vie ressenties jusque dans les assiettes des africains et à commencer d’abord dans les paniers de la ménagère à Bamako, à Douala, à Ouagadougou, à Lagos ou encore Niamey, à Maradi ou à Tillabéry, etc.
Une Afrique en ordre dispersé !
Même si l’Union Africaine et la CEDEAO ont tenté une médiation politique en vain, entend que des organisations neutres entre les belligérants Vladimir Poutine de la Russie et de Vladimir Zelenski de l’Ukraine pour inspirer la paix, il n’en est pas de même pour les pays africains pris singulièrement ou ensemble ou encore « peu unis » pour négocier à hisser haut les intérêts du continent.
L’Afrique face aux grandes leçons de la géopolitique internationale
Malgré le constat amer sur l’aide obtenue par la seule Ukraine pour résister à l’invasion russe, comparée à celle accordée à l’Afrique en cas d’épreuves, les africains ne sont pas prêts à tirer les leçons de la géopolitique internationale. Mais il est temps.
Les africains ont malgré tout subi les affres de cet élément de la géopolitique sans pouvoir négocier en ordre uni, voire se diviser dans certains pays comme le Mali, le Burkina Faso ou en Centrafrique, où des bras de fer ouverts ont empoisonné la vie politique nationale, au point d’affaiblir considérablement les forces politiques intérieures et les pouvoirs d’État en place, qui souffrent aujourd’hui encore de crise de légitimité et se contentent finalement à gouverner par la force des armes.
Pendant ce temps, les questions économiques et celles plus précisément du développement perdent leur sens. Dans ces pays cités par exemple, toute la lutte se résume à une tentative d’exister dans le monde.
Les forces politiques sont totalement divisées au profit de la manipulation des forces extérieures pour l’un ou l’autre des belligérants situés à de milliers de kilomètres de l’Afrique.
Un monde des gagnants et des perdants
Pourtant, tous les pays conscients des enjeux géopolitiques de cette guerre du monde civilisé se sont repositionnés d’un point de vue géoéconomique. C’est le cas des pays comme ceux du Maghreb (le Maroc, l’Algérie, l’Égypte, la Tunisie, Libye et Mauritanie), du monde Arabe (Arabie Saoudite, Émirats Arabes Unis, Qatar, etc.), de la coalition économique composée du Brésil, de la Russie, de l’Inde et de l’Afrique du Sud (South Africa) et dénommée BRICS.
Le 22 Février 2023, cela fera une année entière que ce nouveau conflit taillée sur mesure dure et perdure encore au cœur du business international, qui prospère malgré tout. C’est bien dommage, lorsque des drapeaux russes flottent en même temps que les pancartes des revendications, au cours des manifestations dans les capitales africaines et qu’au finish, ce sont « les très couteux mercenaires et tueurs à gage de Wagner » qui sont envoyés sur les théâtres des opérations de guerre en Afrique pour aider à ramener la sécurité, la quiétude sociale ou la paix après la célébration de la coopération russe. Beaucoup d’africains ignorent que pendant que les mercenaires russes tuent nos populations civiles au nom de la sécurité, sans jamais rendre compte, d’autres types de mercenaires russes pillent aussi les métaux rares silencieusement dans les sous sols, particulièrement nantis des richesses diverses et multiformes. MOUSSA NAGANOU