Le capitaine Ibrahim Traoré et RFI, tous victimes d’une tentative de coup d’Etat !
Le capitaine Ibrahim Traoré et RFI, tous victimes d’une tentative de coup d’Etat !
Décidément l’idée de la tentative de coup d’Etat, même déjà confirmée par le capitaine Ibrahim Traoré lui-même, le Jeudi 1er décembre devant des membres des organisations de la société civile, élargis aux leaders religieux et coutumiers burkinabè se révèle finalement inefficace pour sa gouvernance.
D’autant que le relai de cette information reprise par RFI et largement partagée par les médias burkinabè dont nos confrères de la radio Oméga, ne plait plus ! Et dès le samedi 3 décembre RFI en a pris plein dans sa figure, par « une suspension immédiate » de sa diffusion au Burkina Faso, au mépris des règles de la convention entre elle (RFI) et le conseil supérieur de la communication (CSC), le régulateur du pays des hommes intègres, soutient RFI.
A ce sujet, RFI entend d’ailleurs « explorer toutes les voies de recours lui permettant de reprendre ses diffusions dans ce pays », où elle prétend compter des millions d’auditeurs, estimés à « 40% de la population ».
Rimtalba Jean Emmanuel Ouédrago, le Porte-parole du gouvernement a frappé fort en prononçant « une suspension immédiate des antennes de RFI et ce jusqu’à nouvel ordre ». Cette sanction est surtout prononcée en insistant sur « la reprise ce vendredi 2 décembre dans la revue de presse d’une information » dite « mensongère » indiquant que « le président de la Transition, le capitaine Ibrahim Traoré assure qu’une tentative de coup d’Etat a visé son pouvoir ».
Une décision malgré tout, qui n’empêche pas la junte militaire burkinabè à indiquer curieusement à l’opinion nationale et internationale « son attachement à la liberté de presse et d’opinion, mais également au droit du public à l’information». Qu’on ne se voile pas la face, le Burkina Faso est dirigé aujourd’hui par la main de fer d’une junte militaire parvenue au pouvoir par la force des armes et non par celle des urnes !
Les institutions démocratiques sont maintenues comme telles, mais vidées de leur contenu pour exposer et entretenir leur image de façade. Mais le pays ne peut pas vivre d’un coup d’Etat à un autre, comme l’a révélé le capitaine Ibrahim Traoré, le 1er décembre aux acteurs de la société civile et aux leaders religieux et coutumiers pour obtenir leur adhésion. Il affirme « connaitre les commanditaires mais n’a procédé à aucune arrestation » pour maintenir l’intégrité de l’armée burkinabè !
Mieux, le jeune capitaine Traoré en a appelé à la formation des comités de vigilance citoyenne (CVC) pour « garder sa révolution » en gestation. Les CVC, qui tentent de ressusciter le sentiment des CDR (comités de défense de la révolution) de Sankara !
Aujourd’hui, les antennes de radio France internationale et le capitaine Ibrahim Traoré, le président de la transition, tous souffrent, car tous victimes déjà des conséquences de l’annonce d’une telle information. Puisque cela vaut à la fréquence de RFI d’être coupée et au capitaine Ibrahim Traoré d’être vu sous les traits d’un fossoyeur de la liberté de la presse.
MOUSSA NAGANOU