Le Sénégal est à l’heure du bilan des conséquences liées aux récentes manifestations des partisans d’Ousmane Sonko ayant occasionné 16 morts et 500 arrestations. Tout à commencé par la fameuse « Caravane de la liberté », dont l’itinéraire tracé par Ousmane Sonko, de Ziguinchor à Dakar devrait aboutir à la prise de la capitale sénégalaise, telle une révolution qui balaie l’ancien régime sous le contrôle du président Macky Sall.
Ce mouvement vite intercepté par les forces de l’ordre, arguant du fait que la réglementation en la matière n’a pas été respectée. Ousmane Sonko est mis hors d’état de nuire et maintenu jusqu’à présent en résidence sécurisée à Dakar, bien que sa condamnation pour des faits de « corruption de la jeunesse » ait été prononcée par la justice.
Sonko ayant appris sa condamnation avec les conséquences fatales sur son avenir présidentiel désormais compromis, enfonce le clou et lance un appel pressant à ses militants, leur demandant d’aller « déloger » le président Macky Sall, régulièrement élu de son palais présidentiel, alors qu’il reste à ce dernier huit (8)mois pour terminer son mandat constitutionnel. Les militants certainement du Pastef ont exécuté le mot d’ordre de leur mentor et ont mis la belle capitale dakaroise à feu et à sang, livrant les dakarois dans une instabilité durant quelques jours, sans pour autant renverser le régime de Macky Sall qui a mis en branle les forces de l’ordre pour rétablir la quiétude dans le pays de la Teranga.
La « prise de la Bastille dakaroise » a échoué sans nul doute et l’heure du bilan et de la justice a enfin sonné pour tous ces morts dont la mémoire ne doit pas être oubliée. Le pouvoir sénégalais a donc décidé que la justice se saisisse de ce dossier afin de juger les manifestants arrêtés pour que ces pratiques dignes d’un autre âge ne fassent pas jurisprudence dans un pays réputé pour être un État de droit.
C’est pourquoi, il est impérieux que cette opportunité soit saisie par les autorités sénégalaises, et surtout par Macky Sall qui ne devra pas donner l’impression que le Sénégal est désormais tombé dans une véritable anarchie aux mains de tout aventurier politique qui pourrait dicter à volonté sa loi aux mépris des lois et règlements de la République. Mais force est de reconnaître que le jeune opposant Ousmane Sonko sur ce point à fait montre d’une immaturité politique, en non seulement refusant de se présenter devant la justice, mais surtout en instruisant ces partisans aux mépris des règles de la République de provoquer une insurrection populaire contre l’État sénégalais dont il aspire à tenir les rênes .
Aujourd’hui, le pouvoir sénégalais est en mesure d’intenter contre Ousmane Sonko un autre procès pour « atteinte à la sûreté de l’État » et au final lui faire endosser la responsabilité des 16 morts et tous les dégâts collatéraux causés par ces manifestations violentes. Ainsi, il se réveillera alors de son sommeil et constatera avec regret les dommages que lui ont causés ces appels à la violence.
Pour l’heure, Macky Sall est resté ferme sur sa position en demandant au gouvernement « l’ouverture d’enquêtes judiciaires immédiates et systématiques pour faire la lumière sur les responsabilités liées à ces événements ». Pour le Pastef parti d’Ousmane Sonko on dénonce plutôt une « répression meurtrière des forces de défense et de sécurité ».
La justice a entendu l’appel du président Macky Sall et s’est mise en action en faisant passer les adultes arrêtés devant un juge d’instruction. Quant aux mineurs de moins de 14 ans qui ont été arrêtés, ils ont été simplement relaxés contrairement aux mineurs âgés de 15 à 18 ans qui comparaîtront devant un Tribunal des mineurs dans une procédure de flagrant délit.
Ces actions judiciaires s’ouvrent aussi au moment où un dialogue national a été initié par le président de la République, en vue certainement de décrisper le climat politique sénégalais devenu malheureusement délétère, du fait de la conjonction de deux événements en l’occurrence la présumée tentative de 3è mandat de Macky Sall et la condamnation d’Ousmane Sonko qui a mis le feu aux poudres.
En espérant que l’esprit de la Teranga prévale comme à l’accoutumée au sein de la classe politique sénégalaise qui par le passé a fait déjà montre de plus de sagesse afin d’éviter le pire à l’un des rares pays de la sous-région avec le Cap Vert, restés encore à l’abri d’une irruption prétorienne de l’armée.
ABOUBACAR SOUMAÏLA