Les nombreuses plaintes des consommateurs nigériens en matière des services de communication ont finalement trouvé une oreille attentive. Mme Bety Aïchatou Oumani, la présidente de l’autorité de régulation des communications électroniques et de la poste (ARCEP) est formelle. Son travail de surveillance du marché des communications électroniques a révélé des pratiques inacceptables, évidentes. Le régulateur nigérien relève sans appel « une prolifération des promotions communément appelées Bonus qui impactent négativement sur la transparence et la lisibilité des offres par les abonnés ; une dégradation progressive de la qualité de service, induite par l’abondance de ces promotions ; une impossibilité pour le consommateur d’utiliser correctement ses bonus et même son forfait principal à cause des problèmes de qualité de service ; une guerre commerciale déloyale de certains opérateurs qui pratiquent du dumping en contradiction avec les textes réglementaires ».
Il en déduit les conclusions suivantes « l’article 36 de la loi n°2018-45 impose aux opérateurs le respect des principes de transparence et d’objectivité des offres. Aussi, même si la loi citée prescrit en son article 35 le principe de la liberté de fixation des tarifs publics par les opérateurs, elle fait interdiction aux opérateurs à travers son article 11, de pratiquer du dumping (vendre les services en deçà des coûts de revient)».
A l’issue d’une rencontre inclusive ayant composé tous les responsables des téléphonies mobiles, le régulateur nigérien dans leur a rappelé à l’ordre et un point d’accord a été trouvé. Les opérateurs de téléphonie ont affirmé leur engagement au respect de la loi en la matière et ont ainsi promis de régulariser les tentatives d’augmentation opérées.
Et pourtant, le réseau AIRTEL procède par une diminution de la quantité de mégas au tarif ancien. Par exemple 175 mégas à 500F au lieu de 400 mégas à 500F. Au forfait appel 55 minutes à 500 F au lieu de 75 minutes à 500F précédemment.
Quant au réseau MOOV 200 mégas à 500 F au lieu de 400 mégas à 500F. Mais le réseau ZAMANI a maintenu 400 mégas à 500 F et 900 mégas à 1000F comme précédemment pour permettre aux consommateurs moyens de jouir de ses services. Comme l’opérateur ZAMANI Niger, celui de Niger-télécoms aussi n’a pas changé ses plans tarifaires.
Pour ainsi essuyer les larmes des consommateurs, « l’ARCEP a initié un projet de décision visant à encadrer les offres de détail des opérateurs », en vue certainement de contenir les dérives autoritaires et autres abus des opérateurs de la téléphonie mobile. Pour pallier ces dysfonctionnements et en vue de maintenir l’équilibre du secteur des télécommunications dans le respect des dispositions règlementaires ci haut rappelées.
(A lire aussi, ci-jointe, la note de clarification de la décision n°015/ARCEP/CNCERP/DG/22 du 31 aout 2022 fixant les conditions et modalités applicables aux offres de détail des operateurs de téléphonie fixe et mobile).
MOUSSA NAGANOU