L’histoire révèle le lot de grands hommes tombés sous le charmé maléfique des belles femmes qui ont précipité leurs descentes aux enfers ! Le procès d’Ousmane Sonko, dans l’affaire qui l’oppose à la masseuse Adji Sarr, ressemble curieusement à celle de Dominique Strauss Kahn (DSK) en France jadis mêlé à un scandale qui a fait le tour des médias du monde et continue encore de susciter des interrogations sur les motivations qui se cachent derrière la plainte de Nafissatou Diallo, une employée d’hôtel Sofitel à New-York, en 2011. En Mai 2011, la nouvelle fait le tour des médias internationaux, un scandale vient de voir le jour et ce au détriment d’un des hommes les plus influents, les plus puissants de la galaxie financière mondiale, le FMI et potentiel candidat à l’élection présidentielle en France.
Nafissatou Diallo dit avoir été victime d’une agression sexuelle dans une chambre du Sofitel de New York par Dominique Strauss Kahn. Dominique Strauss Kahn occupait alors, le prestigieux poste de directeur général du Fonds monétaire international (FMI), au sommet de sa gloire et il était aussi le candidat en France dont la côte de popularité était inégalée et grimpait dans tous les sondages, avant les élections présidentielles de 2012.
Son arrestation avait suscité un retentissement médiatique international, avec pour corolaire sa démission du poste de directeur général du Fonds monétaire international et surtout l’arrêt brusque de son ambition politique au sein du parti socialiste Français. Du coup, il était mis hors de course à l’élection des primaires élections organisées les 9 et 16 Octobre 2011 par le Parti socialiste et le Parti radical de gauche, qui voulaient choisir un candidat commun à l’élection présidentielle française de 2012.
Que de similitudes avec l’affaire Adji Sarr contre l’opposant Ousmane Sonko, lui qui connait au Sénégal une ascension fulgurante au point de faire trembler le régime de Macky Sall. En effet, à l’instar de DSK, c’est aussi une femme qui l’accuse de viols à plusieurs reprises dans un contexte préélectoral fortement marqué par de vives contestations contre la volonté supposée du président sénégalais de briguer un 3è mandat.
La similitude est d’autant plus prononcée qu’une condamnation d’Ousmane Sonko, l’empêcherait de se présenter aux élections présidentielles de 2024, comme l’affaire Nafissatou Diallo a brusquement, sinon brutalement réussi à arrêter net l’ambition présidentielle de Dominique Strauss Kahn en France, alors au sommet de sa gloire. La masseuse de Dakar, Adji Sarr pourrait jouer même inconsciemment le même rôle que Nafissatou Diallo, en se faisant instrumentaliser par les forces obscures du camp Macky Sall.
L’histoire regorge de nombreux exemples, là où les hommes de pouvoir ont succombé aux assauts de femmes dont la beauté quoique rayonnante cachait un sombre dessein visant à précipiter leurs victimes dans une descente aux enfers savamment planifiée par le camp adverse. Bien que contrairement à Dominique Strauss Kahn, le procès d’Ousmane Sonko dans l’affaire qui l’oppose à Adji Sarr n’a pas encore connu son épilogue, elle constitue néanmoins une douloureuse épine dans son pied, bref un véritable danger dans la poursuite de ses ambitions présidentielles au Sénégal.
Une très belle opportunité pour Macky Sall qui n’aimerait pas affronter un adversaire aussi coriace qu’Ousmane Sonko, qui lui rappellerait le cas du président Abdoulaye Wade, sorti perdant de sa folle ambition, en voulant briguer un 3è mandat dans les conditions exactement similaires comme deux gouttes d’eau. L’implémentation du scénario, voire du modèle DSK-Nafisatou Diallo, au pays de la Teranga pourrait être une réussite, d’autant plus que le président Macky Sall, ne semblent pas pour le moment impressionné par les manifestations monstres qui occasionnent hélas des dégâts matériels et des pertes en vies humaines.
Pareille réussite d’un tel modèle n’honore pas cependant les sénégalais et par dessus tous les africains dont l’apprentissage de la démocratie évolue encore en dents de scie, en renforçant malheureusement l’idée d’un manque véritable de maturité de certains dirigeants, qui font preuve très souvent d’amnésie politique, vis à vis des faits de l’histoire récente dont ils ont été les acteurs principaux.
ABOUBACAR SOUMAÏLA