Au Mali, après les médias et quelques acteurs de la société civile, c’est au tour des partis politiques de tomber désormais dans le viseur de la junte militaire au pouvoir. La pensée unique établie comme principe de gouvernance par Assimi Goita ne tolère pas qu’on critique le pouvoir quelle que soit la pertinence des propos tenus.
Le parti d’opposition PSDA a fait les frais de sa « désobéissance » en tenant un discours assimilé à un crime de lèse-majesté par les militaires maliens. Le tribunal de la commune 2 de Bamako a sévèrement condamné le parti PSDA, le mercredi 14 Juin 2023 pour « trouble à l’ordre public » et « atteinte à la souveraineté nationale ».
Cette plainte a été introduite en Avril 2023, par le ministre de l’administration territoriale, en raison des propos jugés malencontreux tenus sur RFI par le président du dit parti, Ismaël Sacko, critiquant le Premier ministre Choguel Maiga, le traitant d’ingrat et d’être imbus. Ces propos avaient suscité le courroux de la junte militaire malienne qui a alors demandé la dissolution du parti en question, qui tenait une tête d’opposition. Ismaël Sacko a néanmoins décidé de faire appel de la décision.
Désormais, les Maliens sont avertis par le type de régime qui pointe le nez à l’horizon et risque bien de tenir les rênes de l’État pour toujours, au cas où les colonels parviennent à se pérenniser au pouvoir avec le scrutin référendaire taillé sur mesure, le Dimanche 18 Juin 2023. Une constitution, qui va être adoptée alors même qu’elle porte les germes nocifs d’un grand risque d’exploser le Mali déjà divisé en trois pays dont le Centre disputé entre le prédicateur Amadou Diallo Koufa avec son organisation djihadiste Catiba-Macina et les hommes de l’état islamiques au grand Sahara (EIGS), le Nord occupé par les groupes armés des ex-rebelles touaregs et le Sud occupé par les colonels de Kati et de Bamako.
MOUSSA NAGANOU