Devenu un pays isolé et esseulé par l’aveuglement, l’obscurantisme et le repli sur soi même de sa junte militaire ayant perpétré une double usurpation du pouvoir par la force, le Mali se met au banc des accusés et du coup, le colonel Goïta et ses compagnons d’infortune et d’armes rendent le pays de Modibo Keita infréquentable aux yeux de la communauté internationale.
Diarrhée verbale au quotidien et mépris affiché du partenariat même technique ou militaire pour faire face aux enjeux sécuritaires, les autorités maliennes s’enfoncent dans une transition sans fin.
Une attitude qui va dominer encore et malheureusement pour longtemps la conduite des militaires au sommet de l’Etat malien, la paranoïa des complots faite de nationalisme abrupt et d’un panafricanisme du ‘’petit remplacement’’ de la France par la Russie. C’est un panafricanisme du libre choix de leur maître et non de la liberté, encore moins de la libération de l’Afrique, tant galvaudée.
Mais la réalité de terrain, ce que le Mali est un pays divisé en trois « parties-pays » qui ne se parlent guère. Le grand Nord est actuellement dominé par le mouvement de la coordination de l’Azawad (CMA), les anciens rebelles touaregs signataires des Accords d’Alger, de l’ancienne milice proche du gouvernement de Bamako (Gatia) dirigée par le général Ag Gamou, de l’association des mouvements arabes (AMA), tous des groupes armés que le djihadiste immortel Iyad Ag Ghali a rejoint récemment pour signer un accord d’union sacrée pour la sécurité du Nord.
Le centre est détenu par le prédicateur djihadiste Amadou Kouffa et ses tentacules vont au-delà du Centre du pays. Enfin, le Sud est détenu par le colonel Assimi Goïta, le maître de Bamako et de Kati. Une incursion djihadiste a déjà été menée jusqu’aux portes de son palais garnison de Kati, en 2022.
MOUSSA NAGANOU