La caravane a quitté Ziguinchor ce vendredi, la ville dont est maire Ousmane Sonko dans l’extrême Sud du pays. Elle est censée poursuivre sa route vers Dakar mais cela ne se fait pas sans encombres. En effet, les échauffourées ont éclaté entre les manifestants et les forces de l’ordre faisant encore un mort à Vélingara. Les pouvoirs publics ont déclaré illégal le mouvement de la caravane dont les mesures nécessaires pour un tel événement n’ont pas été respectées.
Selon le ministère de l’Intérieur, l’article 96 du code pénal a été violé, car tout déplacement d’une caravane ou d’un cortège sur l’ensemble du territoire national nécessite une déclaration préalable conformément à la loi. Mais la caravane semble déterminée à braver les lois de la République pour imposer la volonté du peuple sénégalais à Macky Sall qui devra, selon la logique d’Ousmane Sonko d’abdiquer en faveur du dictat de la rue.
Depuis le déclenchement de cette malheureuse affaire opposant la masseuse de Dakar Adji Sarr et Ousmane Sonko, il y a eu déjà une vingtaine de morts, sans que personne ne se soucie de leurs cas. Pourtant, cette affaire a déjà endeuillé ainsi plusieurs familles inutilement. Dans sa volonté de puissance, le jeune opposant à Macky Sall parait maladroit dans la mesure où il a confondu l’institution judiciaire à celle du pouvoir de Dakar en méprisant la procédure judiciaire par un refus de collaborer avec celle-ci et en laissant sur le chemin de son combat plusieurs morts déjà.
Où sont les organisations des droits de l’homme au Sénégal, qui visiblement gardent aussi un mutisme coupable ? Même les féministes ne sont pas sortis défendre la masseuse de Dakar, Adji Sarr !
Le mouvement caravanier qui a débuté vendredi passé devra atteindre son objectif avant le verdict du premier Juin dans le procès qui oppose Ousmane Sonko à Adji Sarr dont le risque de condamnation de l’opposant sénégalais est très élevé, au regard de son absence répétée devant les juridictions. Quoiqu’il en soit, il va falloir faire face aux cas des victimes collatérales, avec pertes en vies humaines occasionnées par cette sulfureuse affaire dont tout le monde n’a que les yeux focalisés sur le sort politique d’Ousmane Sonko, comme si la vie de ces manifestants morts ne compte guère pour le Sénégal et sa démocratie.
MOUSSA NAGANOU