Les communautés du département de Banibangou viennent d’amorcer un pas de géant dans la dynamique de la recherche franche d’une paix durable et définitive. D’autant que toute guerre, tout conflit à caractère local ou régional se termine toujours, tôt ou tard par une dynamique de dialogue et de médiation devant conduire les acteurs à la paix, à la réconciliation et aux mécanismes de développement, en choisissant par raison, les voies du progrès sociopolitique et économique.
C’est pourquoi l’urgence commande de vite engager une telle démarche, comme c’est le cas actuellement dans la zone des trois frontières du côté nigérien. La dynamique de la cohésion sociale et du développement connaît ainsi une avancée significative dans la région de Tillabéry, en 2023.
Une inspirante décision a été prise par les différentes communautés à l’issue du forum départemental pour la paix tenu à Banibangou, le 21 Janvier dernier. Sous la haute vision du président Mohamed Bazoum, le dialogue et la médiation sont entrain de fonctionner et s’imposent désormais chaque jour aux yeux de tous les acteurs comme le meilleur outil pour la cohésion sociale et le développement socioéconomique du pays au service des communautés nationales.
Cela a conduit ainsi favorablement à une concertation intra-communautaire et intercommunautaire dans toutes les zones de conflit de la région de Tillabéry et au département de Banibangou précisément un premier accord de vient paix vient de voir le jour. Ce premier accord devrait certainement inspirer les autres parties de la région en conflit à amorcer une telle dynamique rapidement.
D’ores et déjà les communautés de Banibangou s’engagent à donner l’un des meilleurs exemples de l’histoire concourant à la paix pour la région, le pays, l’Afrique et le monde. Les parties à cet accord s’encouragent conjointement à encourager les leaders communautaires à renforcer la dynamique de paix engagée en pardonnant tous les actes passés et en diffusant des messages de cohésion et d’apaisement.
Les parties s’engagent également à conduire des initiatives concourant à reconstruire les liens solides entre les communautés. La première initiative est d’œuvrer à l’arrêt des enlèvements du bétail, de la reconstitution des animaux égarés ou en divagation à leurs légitimes propriétaires.
Cet accord vise globalement à arrêter de la stigmatisation des communautés et surtout d’associer directement les communautés aux groupes armés, respecter les droits respectés de chaque communauté par ses us et coutumes, prévenir toues représailles contre les populations civiles en cas d’attaque des groupés armés. Il entend faciliter la circulation des personnes et de leurs biens, dans toute l’étendue de la zone concernée par l’Accord.
Il va favoriser la fréquentation des marchés hebdomadaires par toutes les communautés. Cet accord permettra aux communautés de dénoncer les voleurs et les malfrats aux autorités et aux forces de défense et de sécurité.
Cet accord permet aux communautés de condamner la circulation des armes dans les villages et villes du département de Banibangou. Cet accord vise à accompagner et faciliter le retour de tous les déplacés dans leurs villages respectifs.
La mobilisation des acteurs autour de cet Accord de paix vise à promouvoir la libération de la parole constructive de paix, notamment par la diffusion des messages de cohésion sociale à travers les réseaux, tout en bannissant et condamnant les appels à la division et à la violence. Parce que la violence n’engendre que de la violence et les communautés de Banibangou ont déjà tiré les leçons d’un tel excès et ses limites.
Par cet Accord de paix forcément historique dans ce contexte d’insécurité et de grande manipulation, les parties demandent les groupes armés de respecter les engagements des communautés, condamnent tout acte de braquage et d’exécution sommaire. Avec l’autorisation préalable de l’Etat, les parties donnent le pouvoir au Comité de suivi de l’Accord à dialoguer avec les acteurs armés, en vue de sécuriser la mise en en œuvre des dispositions de cet Accord.
Ce qui permettra sans doute de promouvoir la libération des prisonniers, ainsi des personnes enlevées dans le cadre du conflit intercommunautaire.
MOUSSA NAGANOU